Prochaines législatives algériennes à Marseille : l’ancien clan a la peau dure !
Contribution de Maya Loucif – A Marseille, à la veille du lancement de la campagne électorale pour le renouvellement de l’Assemblée populaire nationale, beaucoup d’émigrés algériens s’inquiètent des manœuvres d’un député FLN sortant déjà mal élu lors des précédentes joutes en 2017. A l’époque A. Toumi était coopté par l’ex-consul en poste à Marseille, révoqué depuis, Boudjemaa Rouibah, membre du comité central du FLN. En plus du soutien du SG de l’époque, Djamel Ould-Abbès, appuyé de son fils «trésorier» qui vendait les strapontins pour l’APN.
A. Toumi bénéficiait aussi des faveurs de l’ex-député affairiste Djamel Bouras représentant de la communauté algérienne dans la région parisienne et incarnant la issaba à l’étranger puisque ce dernier s’est engagé, sans vergogne, dans la défense d’un cinquième mandat… Ainsi, selon nos informations, le député sortant de Marseille, A. Toumi, entend revenir pour contrarier la nouvelle Algérie en usant de relais extérieurs au FLN pour l’imposer comme tête de liste de cette formation de l’autre côté de la Méditerranée. Même individu, mêmes méthodes. Argent et promesse de récompenses matérielles pour exercer un lobbying en décalage avec la rupture promise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le nouveau candidat à la candidature, A. Toumi, tournant la page de ses anciens protecteurs qu’il feint de critiquer désormais, continue de mentir sur son CV, se présentant tantôt comme théologien, tantôt comme sociologue auprès d’une communauté d’Algériens de Marseille très dubitative. Même à Noailles, dans ce quartier commerçant populaire où il tente de draguer l’électorat, on ironise sur le discours et les diplômes de «Docteur Toumi…». Hakim, agent immobilier qui vote à chaque élection, s’interroge : «A-t-il jamais étudié ? A-t-il déjà travaillé ce drôle de député qui vient de réapparaître à la veille des législatives ?»
Mais l’opportunisme fait fi de ces commentaires. Toumi fait croire qu’il est le chouchou du FLN en Europe en exhibant un document suspect qui le désignerait comme le favori de l’ex-parti unique. Pour rappel, cet individu a, par le passé, tenté plusieurs fois de s’imposer candidat du RND à l’époque d’Ouyahia, en racontant à qui voulait le croire qu’il figurait parmi les proches de l’enfant terrible d’Iboudrarène. Par la suite, en 2012, il a utilisé ses relations de courtisan avec le fameux Si Affif au sein du FLN pour obtenir une place de suppléant… Petite récompense en échange de gros cadeaux. On parlait à l’époque d’un bien immobilier. Djamel Bouras, lui, avait pris la place de Fella Bouzidi contre une Peugeot 508 ! Mais Si Affif, fâché en découvrant que Toumi courtisait aussi son rival Amar Frikha, ex-directeur de cabinet du FLN sous le magister d’Abdelaziz Belkhadem et ancien wali révoqué aussi pour mauvaise gestion, a fini par lâcher le candidat Toumi.
Enfin, lors du scrutin de 2017, l’inépuisable A. Toumi récidive. Il aurait, selon des sources concordantes, versé entre 26 000 et 36 000 euros au fils d’Ould-Abbès pour acheter sa place de tête de liste FLN à Marseille. Finis les cadeaux sans garantie. Il passe à la caisse.
Il faut préciser que lors de ce scrutin symbolisant la domination de la «ch’kara», le FLN ne l’a emporté qu’à St-Etienne et à Marseille où l’ex-consul général Boudjemaa Rouibah a bourré les urnes dans 4 centres de vote (Aubagne, Aix, Istres et Avignon) avec environ 4 000 voix en faveur de son protégé A. Toumi, en le qualifiant au détriment du candidat du RND qui n’était pas dans les bonnes grâces du consul. En effet, les militants du FLN ont fait l’anti-campagne dans la plupart des villes de France en raison d’un ras-le-bol contre ces pratiques que A. Toumi voudrait rééditer.
M. L.
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