Usage de drones tueurs au Sahara : un message indirect d’Israël à l’Algérie ?
Par Kamel M. – C’est la première fois qu’il est fait recours aux drones tueurs dans la guerre qui oppose les armées marocaine et sahraouie depuis la violation du cessez-le-feu par le Maroc à Guergarate. Des experts militaires ont affirmé à Algeriepatriotique que l’exécution d’un haut gradé sahraoui n’aurait pas été possible sans l’assistance technique de l’armée israélienne. La mort du commandant de la gendarmerie sahraouie confirme, par ailleurs, l’intensité des combats qui se déroulent au sud du Maroc, des combats jusque-là niés par le régime de Rabat et la propagande du Makhzen.
«En intervenant ainsi directement dans le conflit entre le Maroc et le Sahara Occidental, Israël se positionne désormais comme une troisième partie au conflit aux côtés de son allié marocain, dans l’hypothétique espoir de renverser la vapeur en faveur des forces armées marocaines qui essuient perte sur perte depuis le début du conflit», indiquent nos sources, qui précisent que «sans l’aide d’Israël, l’armée de Mohammed VI s’embourberait dans une nouvelle guerre dont la durée achèverait de vider les caisses du royaume dans un contexte de grave crise économique et sociale».
Mais l’entrée en action de l’armée israélienne à nos frontières est aussi un message à l’Algérie, soulignent nos sources, pour lesquelles l’entité sioniste planifiait de longue date une telle intervention directe dans le conflit sahraoui, tout en mettant un pied au sud de l’Algérie, à travers des entreprises dont l’activité est directement liée aux questions militaires – armement – et à l’espionnage – télécommunications et aéronautique. «L’armée algérienne a pris ses devants bien avant la normalisation du Maroc avec l’Etat hébreu en assurant une protection exceptionnelle de son ciel avec l’acquisition des systèmes de défense antiaériens les plus sophistiqués au monde et en s’apprêtant à recevoir ses chasseurs et ses bombardiers furtifs et de longue portée», font savoir nos sources, selon lesquelles «la riposte de l’armée sahraouie sera, de son côté, redoutable».
«Le Maroc payera cher cette exécution qui ressemble, à s’y méprendre, à l’assassinat du leader du Hamas à Gaza», font encore remarquer nos sources qui s’attendent à d’autres opérations similaires dans les prochaines semaines. «L’armée sahraouie pourrait, dès lors, porter la guerre à l’intérieur du Maroc à partir du moment où l’ennemi recourt à l’assistance d’Israël pour cibler des officiers de haut rang sahraouis derrière les lignes», insistent nos sources, convaincues que la guerre a désormais pris une nouvelle tournure et connaîtra une escalade qui pourrait enterrer les efforts timides de la communauté internationale visant à pousser les deux parties à reprendre les négociations.
Au même moment, les services de sécurité mauritaniens mettaient la main sur une machine offset et du papier fiduciaire qui allait servir à imprimer de la fausse monnaie mauritanienne. Deux Marocains ont été arrêtés. Selon un chef de la police mauritanienne, la qualité du papier saisi est telle que même les experts n’auraient pas distingué les vrais billets des faux. Ce qui fait dire à nos sources que cette tentative échouée de porter atteinte à l’économie mauritanienne ne peut venir que des services secrets marocains. «Ce coup s’apparente grandement au modus operandi de la DGED, notamment lorsqu’on relève, ces derniers jours, un rapprochement, voire un alignement de la Mauritanie sur les positions de l’Algérie sur le dossier sahraoui et qui a pris tout son sens avec la visite du ministre algérien de l’Intérieur à Nouakchott», expliquent nos sources.
«Cette dynamique s’est poursuivie avec l’annulation de la visite du ministre mauritanien des Affaires étrangères à Rabat», ajoutent nos sources, selon lesquelles «cela dénote un renforcement de la proximité stratégique entre l’Algérie et la Mauritanie et marque, au plan régional, la marginalisation de l’influence marocaine, d’où ce coup de politique de la terre brûlée». «Dans cette affaire également, Israël et ses services secrets ne sont pas bien loin au regard de la haute qualité des appareils de pointe et du papier saisis, lesquels ne peuvent provenir que d’un pays comme Israël, le Maroc étant loin de disposer de telles technologies de pointe», notent, enfin, nos sources.
K. M.
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