Une source informée révèle les raisons de la visite d’Ismaël Haniyeh au Maroc
Par Kamel M. – Si la visite d’Ismaël Haniyeh au Maroc au lendemain d’une guerre-éclair avec Israël a étonné plus d’un, il n’en demeure pas moins qu’elle trouve une explication «logique» dans l’intérêt mutuel irrévélé que les deux parties en tirent. «C’est un marché», explique, en effet, une source informée à Algeriepatriotique. «Mohammed VI et son Makhzen ont besoin de cette visite du Hamas pour faire taire les critiques à l’intérieur du Maroc et dans le monde musulman», souligne cette source qui précise que ce besoin tient du fait que «le président du Comité Al-Qods a vendu la ville sainte occupée et la cause palestinienne pour obtenir la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental par l’administration Trump».
Notre source indique, par ailleurs, que le roi a parrainé le dîner offert à Haniyeh, sans pour autant y assister, «pour montrer qu’il ne s’agit pas d’une visite goupillée entre les Frères musulmans, représentés par le PJD du Premier ministre, Saâd-Eddine El-Othmani – celui-là même qui a signé le traité de normalisation –, mais qu’elle a la caution de la monarchie». «De de ce fait, le leader du Hamas rend un fier service aussi bien au régime monarchique de Rabat qu’aux islamistes en perte de vitesse et qui draguent les voix des Marocains à l’approche d’élections décisives dans un contexte qui leur est défavorable aussi bien sur le plan social que politique», poursuit notre source, selon laquelle «c’est un certificat de virginité que l’hôte palestinien est venu prescrire au profit d’un parti islamiste malade de sa trahison à la cause palestinienne».
«Côté Hamas, cette organisation est étranglée par l’autorité palestinienne, l’Egypte, Israël et les Etats-Unis», fait remarquer notre source. «Malgré un toilettage de sa charte pour montrer plus d’ouverture sur le monde – et effacer sa catégorisation comme organisation terroriste – le Hamas compte sur le Maroc pour plaider sa cause – perdue d’avance», note notre source, qui relève que «le grand problème pour le Hamas est qu’Israël refuse désormais que le Qatar finance directement Gaza, après que Doha eut versé des sommes astronomiques à l’organisation islamiste».
«Aussi bien les Américains que les Israéliens veulent contrôler de bout en bout le financement et la réalisation de la reconstruction de Gaza», explique encore notre source, qui ajoute qu’«au grand dam du Hamas, c’est l’Egypte qui est pressentie pour jouer ce rôle de supervision et de contrôle». Or, le pouvoir militaire en Egypte est allergique aux Frères musulmans dont il vient de condamner douze de ses dirigeants à la peine capitale. «L’annonce par Le Caire de 500 millions de dollars alors que l’Egypte croule sous une dette abyssale montre bien que l’argent vient des Emirats arabes unis qui se sont ainsi défaits du Qatar à Gaza», conclut notre source.
K. M.
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