Hilale exhibe une «carte de la Kabylie» : dure sera la réponse de l’Algérie !
Par Mohamed K. – Le lunatique représentant du Makhzen à l’ONU, diplomate aux manières de voyou qui a sévi à Genève et à New York par l’intimidation, la corruption et le chantage, redessine la carte géographique de l’Algérie amputée de la Kabylie. Par ce geste belliqueux, Omar Hilale apporte, au nom du régime monarchique de Rabat, ouvertement son soutien aux revendications d’un mouvement classé comme organisation terroriste et financé et soutenu opérationnellement par le gouvernement marocain.
Ni une ni deux, le patron du MAK, qui y voit un «jalon remarquable du combat pacifique kabyle sur la voie de notre indépendance», a fusé pour «féliciter le royaume du Maroc» qui «reconnaît» ainsi le «droit du peuple kabyle à l’autodétermination» et «saluer une position courageuse et historique en Afrique du Nord et pour toute l’Union africaine».
C’est donc à Manhattan que les mariés ont décidé de célébrer leur lune de miel. Mariage de raison entre une puissance coloniale et un pantin dont Mohammed VI se sert pour, croit-il, morceler l’Algérie en comptant sur les nombreux éléments de crise qui s’y percutent depuis deux ans. Et c’est clairement en réponse à la position constante algérienne sur le Sahara Occidental, réitérée par Ramtane Lamamra dès sa prise de fonction, que le Maroc a actionné son ambassadeur pour claironner que «le peuple kabyle subit la plus longue occupation étrangère». Rire sous cape des participants à la réunion virtuelle du Mouvement des Non-Alignés.
Ce n’est pas la première fois que l’inamovible ambassadeur marocain aux Nations unies a choisi de déterrer la «carte géographique de la Kabylie indépendante». Ce geste hostile, il l’a déjà fait en 2015, lorsqu’il faisait part de son «regret» que les «aspirations légitimes du peuple autochtone de la Kabylie, fort de huit millions de personnes et vieux de neuf mille ans, soient toujours bafouées au XXIe siècle». «Ses droits humains sont violés au quotidien, ses représentants légitimes sont persécutés et ses leaders sont pourchassés, y compris quand ils sont en exil», avait-il tambouriné.
Sans doute, Omar Hilale, sous l’effet d’un joint, voulait-il parler du Rif marocain, dont les habitants ont été traités de «minables» (awbâch) par le père du roi actuel, en janvier 1984, quand des milliers de Marocains étaient descendus dans les rues, en particulier dans les villes d’Al-Hoceima, Tétouan et Ksar El-Kébir, pour protester contre la misère et la situation économique désastreuse du pays. Des dizaines de militants rifains croupissent dans les geôles du Makhzen pendant que les populations de cette région frondeuse subissent un ostracisme en règle.
Le message de remerciements que Ferhat Mehenni s’est dépêché d’écrire ne contient aucune allusion aux misères que ses mentor de Rabat font vivre aux Amazighs du Rif, alors que le MAK se proclame de «Tamazgha», comprendre le grand espace berbère transfrontalier qui, normalement, inclut cette partie du Maghreb. Etrangement, jamais le «président» Ferhat Mehenni et ses «ministres» n’ont réclamé la libération de Nasser Zefzafi et des centaines d’autres militants marocains torturés et emprisonnés par les services secrets de «sa majesté».
On ne sait pas encore comment l’Algérie va réagir à cette nouvelle provocation, mais la réponse ne saurait tarder, et elle risque d’être douloureuse.
M. K.
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