L’Algérie rappelle son ambassadeur à Rabat : une décision sévère en vue
Par Nabil D. – Le ministère des Affaires étrangères a rappelé l’ambassadeur d’Algérie à Rabat pour consultation, ce dimanche, vu l’absence de réponse, à la demande algérienne, de clarifications suite à l’acte hostile du représentant de Rabat à New York, Omar Hilale, qui a exhibé une carte de l’Algérie amputée de la Kabylie, et ses déclarations favorables au mouvement indépendantiste du MAK, classé comme organisation terroriste. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le ministère des Affaires étrangères indique clairement que d’autres mesures seront prises en fonction du développement de cette affaire. Dit autrement, l’expulsion de l’ambassadeur du Maroc à Alger et une rupture pure et simple des relations diplomatiques ne sont pas exclues.
L’Algérie avait exigé du Maroc qu’il rappelât son consul général à Oran après que ce dernier eut qualifié l’Algérie de «pays ennemi» alors qu’il s’adressait à des ressortissants marocains qui demandaient à leur représentation d’agir pour leur permettre de rentrer au pays suite à la fermeture des frontières conséquemment à la crise sanitaire mondiale. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, avait alors, dans un entretien téléphonique avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum, promis que le consul général, qui avait été déclaré persona non grata par Alger, allait embarquer pour Casablanca à bord du premier vol de la Royal Air Maroc dès que les conditions le permettraient. Ce fut chose faite quelques semaines plus tard.
La sortie de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies est la provocation de trop. Dans son communiqué d’hier [samedi], le ministère des Affaires étrangères avait réagi, dans les termes les plus fermes, au comportement d’Omar Hilale à New York , en rappelant que «la représentation diplomatique marocaine à New York a fait distribuer à tous les pays membres du Mouvement des Non-Alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie, à travers un soutien public et explicite à un prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle qui, selon ladite note, subirait la plus longue occupation étrangère».
«Cette double assertion vaut reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire», soulignait le communiqué. «Cette communication diplomatique marocaine, dénonçait le communiqué, est aventuriste, irresponsable et manipulatrice.» «Elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne», ajoutait le ministère des Affaires étrangères.
«Cette même communication heurte frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Elle constitue une violation flagrante du droit international et de l’Acte constitutif de l’Union africaine», poursuivait le communiqué, qui évoquait une «dérive particulièrement dangereuse, y compris pour le royaume du Maroc lui-même dans ses frontières internationalement reconnues».
Ce comportement belliqueux répétitif du Makhzen rappelle le même chantage que ce pays avait fait à l’Algérie dans les années 1990, en accueillant le chef du sanguinaire groupe islamiste armé Abdelhak Layada, sur son sol, d’où furent commandités et lancés de nombreux actes terroristes. Le Maroc reprend la même recette, en actionnant des mercenaires algériens pour porter atteinte à l’unité, à la sécurité et à la stabilité de l’Algérie.
N. D.
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