Un diplomate espagnol qualifie le Maroc de «voisin indélicat»
L’ancien ambassadeur d’Espagne aux Etats-Unis Javier Rupérez a qualifié le Maroc de «voisin indélicat qui n’hésite pas à recourir au chantage», affirmant que la relation de son pays avec le Maroc est «extrêmement compliquée».
Lors d’une conférence organisée par le Congrès national du parti populaire d’Espagne, Rupérez a indiqué que «la relation entre l’Espagne et le Maroc était compliquée», et qu’il n’y avait pas lieu de parler d’une «amitié» entre ces deux pays, selon des médias espagnols.
Pour le diplomate, l’Espagne est appelée à davantage de «clarté» à ce sujet car le «Maroc n’est pas, comme on le croit, un voisin admirable ; non, il est plutôt ce voisin indélicat (…) qui n’hésite pas à recourir au chantage».
Rupérez a évoqué les aspects et causes de la tension entre Rabat et Madrid, à l’image de la crise dangereuse induite par l’émigration clandestine de milliers de Marocains, mai dernier, vers la ville espagnole de Ceuta, ajoutant que les autorités marocaines ont provoqué cette crise suite à l’accueil par Madrid du président sahraoui, Brahim Ghali pour des soins.
Déplorant les déclarations de l’ambassadrice marocaine à Madrid après l’arrivée du président sahraoui sur le sol espagnol pour des soins, le diplomate a affirmé que «dans tout pays qui se respecte, de telles déclarations méprisantes faites contre ce pays sont suffisantes pour la déclarer persona non grata».
Concernant la reconnaissance par l’ancien président américain Donald Trump «de la prétendue souveraineté» marocaine sur le Sahara Occidental, le diplomate espagnol a précisé que «cette décision est en contradiction avec les lois et principes de l’ONU», espérant que «le président américain, Joe Biden, modifiera cette décision qui s’oppose à la loi».
D’après un sondage réalisé par l’Institut espagnol DYM, 89% des Espagnols ne font pas confiance au Makhzen marocain, le considérant comme «partenaire infidèle et non fiable», alors que 55% des Espagnols estiment que leur gouvernement n’a pas réagi à cette crise «de la façon la plus appropriée».
Près de 90% des personnes interrogées partagent la même méfiance du Makhzen, précise l’enquête de l’institut DYM, relayée par le journal 20 minutes, soulignant que seuls 3% des personnes sondées pensent que le Maroc est un partenaire de confiance, alors que les 7% restants se sont abstenus.
Le Maroc mène une campagne hostile contre tous les pays partisans de la légalité internationale pour le règlement du conflit au Sahara Occidental et qui refusent de reconnaître «la prétendue souveraineté» du royaume marocain sur le territoire sahraoui tels que l’Allemagne, l’Afrique du Sud et bien d’autres pays.
A rappeler que Javier Rupérez avait été nommé directeur exécutif du Comité contre le terrorisme de l’ONU en mai 2004 par l’ancien SG de l’ONU Kofi Annan.
R. I.
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