Pensons à tourner définitivement la page française
Une contribution de Dany Douillet – Aujourd’hui, s’il y a déception chez les Algériens, c’est qu’il y avait vraiment une attente de leur part envers les autorités françaises ou les historiens.
Et franchement, c’est cela qui m’inquiète vraiment car toute l’erreur est là. Les autorités algériennes auraient dû comprendre depuis longtemps qu’il n’y a rien à attendre des autorités françaises, et encore moins de leurs historiens, intellectuels ou membres de la société civile. Un pays qui héberge chez lui, finance et protège des terroristes et des indépendantistes pour les utiliser contre leur propre pays, qui mobilise tous ses médias et ses services de cyber-sécurité pour discréditer l’Algérie et inonder les réseaux sociaux et le web de fake news et de propagande anti-algérienne, qui permet aux corrompus du pays de planquer leur argent détourné et leurs familles en toute sécurité, ne peut certainement pas nous vouloir du bien.
Ce qui m’inquiète maintenant, c’est que, dans quelques jours, semaines ou quelques mois, ils vont chercher à apaiser le climat et que tout reparte comme avant comme s’il ne s’était rien passé.
Depuis deux ans, je n’arrête pas de crier haut et fort que le salut du pays viendra le jour où une politique claire, discrète et méthodique de «défrancisation» totale de la société algérienne dans son ensemble sera menée à son terme, sans tambour battant, sans rompre les relations, ni rentrer dans aucun affrontement idéologique.
Commencer par la base, c’est-à-dire l’éducation avec des langues obligatoires dès la primaire et le collège (anglais, espagnol, chinois, russe). Les autres langues deviendront facultatives. A terme, il faudra qu’un Algérien ou Algérienne qui veuille étudier à l’étranger ou se soigner ou faire du business ou du tourisme pense à n’importe quel pays, sauf à la France. A ce moment-là, ils pourront réduire le nombre des visas à zéro sans que cela touche qui que ce soit en Algérie.
Sans cela, il n’y aura point de salut et l’Algérie passera son temps à gérer les différentes prochaines crises les unes après les autres, car il y en aura plein. Mais ceci ne pourra se réaliser qu’après la phase de «défrancisation» totale de la société algérienne.
J’ai l’impression aujourd’hui qu’il y a encore certains hommes politiques, journalistes, hommes d’affaires et intellectuels algériens qui n’osent pas s’engager dans cette voie de peur de ne plus obtenir de visas français touristiques, d’affaires ou d’études pour eux ou pour les membres de leurs familles. Comme si le monde entier n’existait plus et qu’il n’y avait plus que la France.
Tant qu’il y a ce sentiment et cette mentalité, ils continueront à humilier le pays. La preuve, Macron a osé dire : «Nous l’avons surtout décidé (réduction des visas) pour gêner les dirigeants.» Il donne l’impression que les Algériens sont prêts à tout pour un visa français, même à accepter l’humiliation.
Quand cet état de fait disparaîtra, vous verrez qu’ils n’oseront plus, car ça voudra dire que l’Algérie et les Algériens ont définitivement tourné la page de la France et tourné la tête vers d’autres partenaires commerciaux, économiques, culturels, éducatifs et stratégiques.
D. D.
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