Gérald Darmanin viole l’accord de 1968 et ordonne la traque des Algériens
Par Houari A. – Le ministre français de l’Intérieur est pressé d’en découdre avec les Algériens. Selon des indiscrétions fuitées dans certains médias, Gérald Darmanin a instruit les préfets de harceler les Algériens, quitte à se faire débouter par la justice par la suite. Il faut «passer outre les accords d’immigration pour retirer des titres de séjour», a-t-il ordonné, selon les sources françaises, contredisant ainsi les propos du président Emmanuel Macron, qui tente de jouer la carte de l’apaisement après les mesures de rétorsion décidées par l’Algérie suite à ses déclarations vexatoires et sa décision de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens.
Un des responsables présents lors de la réunion convoqués par le ministre de l’Intérieur, vraisemblablement agacé par cette instruction illégale, a révélé au quotidien régional Le Parisien que Gérald Darmanin a ordonné aux préfets de «prendre des risques, même si [leurs] décisions sont ensuite cassées par les tribunaux». «Si jamais il y a un risque juridique avec la convention de 1968, le juge tranchera et on aura fait avancer la jurisprudence», les a-t-il «rassurés». L’accord du 27 décembre 1968 entre les gouvernements algérien et français, relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles, dans le cadre de la déclaration de principe des Accords d’Evian, visait à faciliter la promotion professionnelle et sociale des travailleurs algériens, améliorer leurs conditions de vie et de travail, favoriser le plein emploi de ces travailleurs qui résident déjà en France ou qui s’y rendent par le canal de l’Office national de la main-d’œuvre, dans le cadre d’un contingent pluriannuel déterminé d’un commun accord, et à assurer la libre circulation des ressortissants algériens se rendant en France sans intention d’y exercer une activité professionnelle salariée.
C’est cet accord que la France sous Macron veut remettre en cause sous l’impulsion de son ministre de l’Intérieur qui, il n’y a pas si longtemps, exprimait sa fierté d’être le descendant d’un tirailleur algérien. Joutes électorales obligent, celui que l’extrême-droite française appelle par son second prénom algérien, Moussa, allusion à ses origines non gauloises, s’échine à gagner les voix de cette dernière en 2022 en faveur de son Président qui a peu de chances de se succéder à lui-même face à une Marine Le Pen plus adoubée que jamais par une majorité de Français, laminés par le règne chaotique et brouillon de l’obligé des Rothschild. Son sort politique est intimement lié à celui de son mentor qui l’a nommé à ce poste pour, croyait-on, raffermir les liens avec l’Algérie qu’il avait draguée avant même d’accéder au palais de l’Elysée, en «osant» qualifier la colonisation de crime contre l’humanité.
Toujours d’après les sources françaises, les propos tenus par Darmanin sont loin d’avoir fait l’unanimité parmi les participants à la réunion, à laquelle ont pris part également les directeurs centraux des différents services de sécurité, d’autant que le ministre de Macron savait, dit-on, que son instruction allait parvenir aux médias et qu’il a, donc, intentionnellement joué cette carte pour «mettre la pression sur l’Algérie», de façon détournée, ignorant sans doute que les autorités algériennes n’ont cure de ces manœuvres et que celles-ci répondront à chaque faux pas français par de nouvelles représailles, tant l’Algérie détient plus de moyens de pression que la France. Tout ce que les Algériens perdraient au change, ce sont des visas touristiques court-séjour. Ils iront faire du tourisme et du shopping ailleurs, en Grande-Bretagne, en Turquie ou en Russie.
H. A.
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