Le Sommet de l’UA examine dimanche la décision d’octroyer le statut d’observateur à l’entité sioniste
La décision d’octroi du statut d’observateur à l’Union africaine (UA) à l’entité sioniste, vigoureusement contestée par plusieurs pays africains, sera examinée dimanche lors du Sommet des chefs d’Etat africains qui se tient à Addis-Abeba (Ethiopie).
L’Algérie et l’Afrique du Sud, deux pays connus pour leur soutien au droit inaliénable du peuple palestinien, se sont opposées à la décision prise par le président de la Commission de l’Union africaine et ont parvenu à imposer ce point dans l’ordre du jour de la 35e Conférence de l’Union qui se tient samedi et dimanche dans la capitale éthiopienne.
La décision prise par Moussa Faki Mahamat, en juillet 2021, d’accueillir l’entité sioniste dans l’organisation panafricaine en qualité d’observateur a soulevé colère et indignation de nombreux pays africains.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans sa réaction à la décision du président de la Commission de l’Union africaine, avait déclaré que ce dernier «n’avait pas le droit de mettre en péril l’unité de son organisation sur une question politiquement sensible sans le bénéfice de consultations préalables».
Le chef de la diplomatie algérienne avait soutenu qu’il s’agissait «d’Israël dont le comportement n’est pas conforme aux buts et principes de l’Union africaine».
Il avait également déploré que «tous les pays arabes et africains membres de la Ligue arabe et de l’UA, de la Mauritanie jusqu’à l’Egypte, ont été contre l’octroi du statut d’observateur à Israël à l’exception du royaume du Maroc qui a mené campagne en faveur de ce statut».
La décision du président de la Commission de l’UA a fait réagir plusieurs pays africains, à l’instar de l’Afrique du Sud et de la Namibie, qui ont estimé que le fait d’accorder le statut d’observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l’Acte constitutif de l’Union africaine.
Le camp des opposants n’a pas cessé de s’élargir avec la réaction des délégations permanentes auprès de l’Union africaine de sept pays dont l’Algérie, l’Egypte, l’île Maurice, Tunisie, de Djibouti, Mauritanie et la Libye. Les sept délégations avaient avisé la Commission de leur opposition à la décision «sensible» de son président.
Récemment, les participants à une conférence régionale africaine organisée par l’Observatoire de veille pour les droits de l’Homme et les causes justes ont appelé ce 35e Sommet des chefs d’Etat à annuler cette décision qui est «contraire aux dispositions des statuts de l’UA et aux valeurs des peuples africains».
Samedi, à l’ouverture de la 35e Conférence de l’Union, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a exhorté l’Organisation panafricaine à retirer le statut d’observateur accordé l’entité sioniste.
«Nous appelons au retrait et à l’objection du statut d’observateur israélien auprès de l’Union africaine», a-t-il déclaré, qualifiant l’accréditation de l’entité sioniste de «récompense imméritée» pour les abus commis par le gouvernement israélien contre les Palestiniens.
R. I.
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