Pseudo-médiation française entre Alger et Madrid : une spéculation fantaisiste
Par Karim B. – Les médias à la solde des services secrets marocains ont affirmé que la visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger avait pour but de jouer le rôle d’intermédiaire entre l’Algérie et l’Espagne. «Il s’agit de la énième spéculation fantaisiste de la part de ces relais médiatiques mensongers qui sont, comme tous les Algériens le savent maintenant, les vecteurs de la manipulation et de la désinformation aux ordres des services de renseignements marocains», a affirmé l’ambassadeur Amar Belani, sollicité par notre site.
Les médias de la DGED marocaine font parler «plusieurs sources diplomatiques algériennes et françaises» qui auraient «confirmé» que «lors de sa dernière visite à Alger, Le Drian a tenté de sensibiliser Tebboune sur l’importance de calmer ses tensions avec l’Espagne» en «expliquant» à ses interlocuteurs algériens que «la guerre lancée par Poutine contre l’Ukraine a donné naissance à un autre monde auquel l’Europe doit s’adapter». «Dans ce contexte, il est légitime pour les pays européens de sécuriser leurs frontières au sud de la Méditerranée en enterrant tous les malentendus avec les partenaires les plus importants, comme le Maroc ou l’Algérie», lit-on dans un de ces relais de propagande du Makhzen, sans que l’on comprenne s’il s’agit d’une lecture du média ou de propos qu’aurait tenu le chef de la diplomatie française.
Des sources proches du dossier ont indiqué à Algeriepatriotique que le chevronné Jean-Yves Le Drian, connu pour jouer le rôle du pompier à chaque fois que le président sortant français, Emmanuel Macron, commet des erreurs, comme il l’a lui-même admis dans un récent discours, connaît on ne peut mieux la doctrine immuable de la politique étrangère algérienne qui refuse toute ingérence dans ses affaires internes et dans celles de pays tiers souverains, et rejette toute médiation dans les litiges qui l’opposent à d’autres Etats, comme c’est le cas actuellement avec le Maroc et l’Espagne et comme ce fut le cas, il n’y a pas si longtemps, avec la France.
A ce propos, justement, nos sources rappellent qu’une manifestation du mouvement séparatiste conduit par Ferhat Mehenni, classé comme organisation terroriste par les autorités algériennes, est prévue ce dimanche 17 avril à Paris, devenue la capitale de la subversion contre l’Algérie et une terre d’accueil pour quelques agitateurs réclamés par la justice algérienne mais protégés par le pouvoir français qui s’en sert comme un moyen de pression. Jean-Yves Le Drian n’a pas pu quitter Alger sans s’être fait remonter les bretelles au sujet de cette permissivité complice. Quant aux autres dossiers, les deux pays ne sont d’accord sur aucun dossier international, de la guerre en Ukraine jusqu’à la crise libyenne, en passant par l’interventionnisme français néfaste dans le Sahel, soit aux frontières sud de l’Algérie.
C’est donc bredouille que le locataire du Quai d’Orsay est rentré chez lui, à moins de dix jours d’un second tour d’élections présidentielles qui risquent, sinon de porter Marine Le Pen à l’Elysée, du moins de préluder une longue période d’instabilité, le blocus des universités en étant la première étincelle.
En somme, quand bien même l’Algérie ne serait pas réfractaire à une conciliation entre elle et l’Espagne, la France est loin d’être la partie idoine pour en être la conductrice.
K. B.
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