Annonce d’Ayelet Shaked : Belani réagit aux déclarations des officiels marocains
Par Kamel M. – L’envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental auprès du ministre des Affaires étrangères a estimé que l’annonce faite par la ministre israélienne de l’Intérieur à partir de Rabat au sujet de la pseudo-souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental «est un non-événement». «C’est dans la logique des choses : l’occupant soutient toujours l’occupant car les deux ont le même ADN expansionniste et spoliateur, comme je l’avais déjà souligné à une occasion précédente», a fait remarquer Amar Belani dans une déclaration à Algeriepatriotique.
«Le fait nouveau qui doit consterner les Palestiniens, a-t-il souligné, est que des ouvriers marocains seront mobilisés par leur gouvernement pour participer à la construction de nouvelles colonies en Palestine occupée.» «Il s’agit, a ajouté l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, d’une complicité active qui viole le droit international et sape la viabilité de la solution des deux Etats et constitue un obstacle à une paix juste et durable.»
Amar Belani a fustigé l’hypocrisie du Makhzen «qui se gargarise de mots creux en prétendant soutenir la cause juste du peuple palestinien et dont le chef de l’Etat préside virtuellement le comité Al-Qods». «Les propos de l’ambassadeur de Palestine au Sénégal, au sujet du marchandage de la cause palestinienne contre la question du Sahara Occidental, sont désormais validés par cette dernière félonie inqualifiable», a-t-il affirmé.
La ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, a «réitéré» le «soutien d’Israël à la souveraineté du Maroc sur le Sahara», à l’issue d’une rencontre qu’elle a eue avec le chef de la diplomatie marocaine à Rabat, selon l’agence de presse officielle marocaine qui s’enorgueillit de ce que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, avait, auparavant, «condamné les tentatives d’affaiblissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriales du Maroc» et salué «la décision prise par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, de soutenir le plan marocain d’autonomie au Sahara Occidental», qualifiée de «développement positif». Un coup d’épaule qui interroge sur le rôle joué par Tel-Aviv dans le revirement brusque de Madrid sur fond de scandale d’espionnage via le logiciel israélien Pegasus.
Les médias du Makhzen reviennent, par ailleurs, sur les propos de l’ambassadeur israélien au Maroc, David Govrin, qui a fait savoir, en mai dernier, que «la question du soutien de son pays à la souveraineté du royaume sur le Sahara Occidental sera discutée le plus tôt possible entre les dirigeants des deux pays». La question se pose, dès lors, de savoir pourquoi l’entité sioniste a attendu tout ce temps avant de clamer cette reconnaissance qui n’a pas été concomitante à l’annonce de la normalisation des relations entre les deux pays en décembre 2020. Il aura fallu donc attendre près de deux ans avant que le régime de Tel-Aviv ne se prononce officiellement sur cette question.
Qu’est-ce qui y a concouru ? Nous finirons bien par le savoir.
K. M.
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