Marchandises espagnoles débloquées : Alger lâche du lest vis-à-vis de Madrid ?
Par Kamel M. – Nous avons appris de sources concordantes que des franchises espagnoles, notamment dans le secteur du prêt-à-porter, ont pu se faire livrer leur marchandise après des semaines de blocage suite à la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié avec l’Espagne et les mesures de rétorsion qui s’en sont suivies. Ce geste semble augurer un apaisement dans les relations tendues entre les deux pays depuis le changement imprévu dans la position du gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara Occidental, ce dernier ayant de façon unilatérale et brusque apporté son soutien à l’illégal plan d’autonomie que le Maroc s’éreinte à faire accréditer.
Si Alger semble lâcher du lest, c’est parce que les autorités espagnoles ont multiplié les discours lénifiants à l’égard de l’Algérie et ont même cherché à prendre langue avec leurs homologues algériennes en s’essayant à une diplomatie parallèle et de coulisses. Une attitude qui démontre la situation délicate dans laquelle se sont mis Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, depuis leur dérapage qui leur a valu une motion de censure votée par une majorité de députés au Congrès espagnol.
Récemment, le président-directeur général d’Enagas n’a pas tari d’éloges à l’égard du partenaire algérien qu’il a qualifié de «fiable». S’exprimant dans les colonnes du quotidien El-Pais, en réponse à une question liée à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien et à la diminution des volumes, Arturo Gonzalo Aizpiri avait rassuré les Espagnols en indiquant que la fourniture du gaz algérien n’a connu aucune baisse et que l’Algérie respectait les clauses du contrat en vigueur. Le patron du groupe pétrolier espagnol avait mis en avant la confiance que lui et les responsables politiques espagnols placent en l’Algérie qui «n’a jamais renié ses engagements depuis 1996», date d’entrée en fonction du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) à ce jour, en se disant certain qu’il n’y a «aucune inquiétude» à se faire à ce sujet.
Le dégel dans les relations entre l’Algérie et l’Espagne est une question de temps, dans la mesure où tout indique que le président du gouvernement espagnol, affaibli et isolé, y compris dans son propre camp, cherche un exutoire au contentieux qu’il a provoqué avec l’Algérie de sorte à ne pas paraître comme se déjugeant.
Côté espagnol, l’ambassadeur d’Espagne a été maintenu en poste, tandis qu’à Alger le nombre de demandeurs de visa pour ce pays touristique prisé par les Algériens pour sa proximité et ses innombrables atouts ne semble pas avoir baissé si on en juge par la foule nombreuse agglutinée devant le centre de dépôt des demandes sis à El-Biar.
K. M.
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