Amar Belani : «Le rapport de HRW met à nu le visage hideux du Makhzen !»
Par Houari A. – Commentant le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) sur les graves atteintes aux droits de l’Homme au Maroc, Amar Belani a qualifié les révélations qu’il contient d’«accablantes». «Sur la base d’informations recoupées et documentées, ce rapport met à nu le visage hideux du système sauvagement répressif du Makhzen», a affirmé l’envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental, dans une déclaration à Algeriepatriotique. «Aux yeux du monde, le Maroc et son écosystème répressif, secondé par certains médias spécialisés dans le harcèlement, l’invective et la diffamation, est clairement mis à l’index et il est sommé de respecter ses obligations internationales en matière de droits humains», a-t-il souligné. «Encore une fois, le vernis prétendument démocratique d’un système moyenâgeux et les plaidoyers factices et mensongers développés par le CNDH et ses démembrements régionaux, notamment dans le territoire occupé du Sahara Occidental, ont volé en éclats», a poursuivi Amar Belani.
Dans son rapport abasourdissant, Human Rights Watch dévoile au grand jour les techniques de répression au Maroc, en indiquant que les autorités marocaines «ont développé et affiné tout un manuel pour museler les opposants, tout en prétendant simplement appliquer la loi contre eux de manière neutre». «Ce faisant, les autorités ont violé une longue liste de droits, notamment les droits à la vie privée, à la santé, à la sécurité physique, à la propriété et le droit à un procès équitable, tout en transformant des procédures pour crimes graves, tels que le viol, le détournement de fonds ou l’espionnage, en parodies de procès», constate l’ONG fondée en 1978 et basée à New York.
«Certaines de ces techniques, telles que la vidéosurveillance dissimulée dans des domiciles privés, les agressions physiques contre des personnes ciblées ou les actes d’intimidation contre elles ou leurs proches sont difficiles à attribuer directement à des agents de l’Etat», fait remarquer Human Rights Watch, qui pointe des campagnes «indécentes et contraires à l’éthique et la déontologie» menées contre les opposants au Makhzen, qui s’évertue à se laver les mains de ces pratiques condamnables, tant, note l’organisation de défense des droits de l’Homme, «il est difficile de prouver que l’Etat [marocain] est directement impliqué dans de telles campagnes».
«Toutes ces techniques se combinent et se complètent pour constituer ce qu’on peut décrire comme un écosystème répressif, visant non seulement à museler les individus ou les médias jugés gênants mais, au-delà, à faire peur à tout le monde, dissuadant ainsi de manière préventive tous ceux qui pourraient être tentés de critiquer l’Etat», détaille Human Rights Watch qui précise que le modus operandi du Makhzen ne consiste pas uniquement en une liste de techniques de répression mais constitue une «méthodologie complète pour faire taire toute opposition».
H. A.
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