Libyens en force en Algérie : «Surveiller de près mais éviter les amalgames»
Par Nabil D. – Un véhicule immatriculé en Libye et signalé par Interpol comme ayant été volé en 2013 vient d’être saisi et son propriétaire interpellé à la frontière par les services de sécurité algériens, nous apprennent nos confrères d’El-Khabar. Ce cas, qui semble être isolé, n’en appelle pas moins la question de savoir si la présence de nombreux Libyens qui se sont détournés de la Tunisie et ont jeté leur dévolu sur notre pays pour y passer leurs vacances car, soulignent-ils, ils y sont mieux accueillis, ne pose pas un problème d’ordre sécuritaire en raison de la situation chaotique qui prévaut dans ce pays.
A l’Ouest, les milices se livrent des batailles interminables sur fond d’une crise politique inextricable et d’interventions étrangères qui empêchent son règlement. A l’Est, un second gouvernement désigné par le parlement de Tobrouk et confié à l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha menace de marcher sur Tripoli si Abdelhamid Dbeibah s’entête à se maintenir au pouvoir bien que son mandat eût expiré depuis plus d’un mois. Au sud, les groupes terroristes continuent de menacer la sécurité de l’Algérie après la tentative avortée de Tiguentourine, en janvier 2013, où les éléments de diverses nationalités affiliées à Al-Qaïda ont été neutralisés.
Cette instabilité à nos frontières sud-est fait que des éléments dangereux peuvent s’engouffrer dans la brèche et s’infiltrer parmi les cohortes de touristes libyens. «D’autant, nous expliquent des sources proches du dossier, on remarque que dans leur écrasante majorité, les Libyens qui ont traversé la frontière sont des jeunes vraisemblablement venus en éclaireurs en prévision de vacances futures en famille dans notre pays une fois ce dernier exploré d’est en ouest.» «Il serait malvenu de soupçonner nos frères libyens qui ont découvert les fortes potentialités touristiques que recèle l’Algérie à travers la bonne image que les Jeux méditerranéens ont reflétée et la beauté de la ville d’Oran, connue pour ses atouts et la grande hospitalité et l’ouverture d’esprit de ses habitants», atténue néanmoins notre source.
«Dans les années 1990, les Algériens ont souffert des clichés perçus qu’ils étaient comme tous des terroristes potentiels à l’étranger, cette image dégradante, nos concitoyens ont dû la traîner comme un boulet jusqu’à ce que le terrorisme islamiste fût vaincu et que l’Algérie eût retrouvé sa place dans le concert des nations», ajoutent nos sources, selon lesquelles «il faut éviter de tomber dans ces mêmes amalgames envers nos frères libyens qui sont évidemment les bienvenus».
N. D.
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