Eric Denécé dénonce un «véritable totalitarisme médiatique» en Occident
Par Karim B. – Le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R) lève le voile sur ce qu’il qualifie de «véritable totalitarisme médiatique» instauré en Occident et révélé par la guerre en Ukraine. Eric Denécé énumère pas moins de vingt techniques utilisées par les spécialistes de la manipulation – de la diabolisation et de la culpabilisation au matraquage médiatique, en passant par l’inversion des réalités et les mensonges délibérés – qui visent à conditionner l’opinion publique européenne.
«Force est de constater que ces méthodes ne relèvent pas de l’erreur journalistique et vont bien au-delà de la simple mauvaise foi», note le responsable du think tank fondé en 2000. «C’est bien d’une désinformation systématique qu’il s’agit. Le régime de Kiev et les médias occidentaux sont parvenus à instaurer un véritable totalitarisme médiatique, lequel a pour but de faire taire toute voix discordante, d’empêcher toute critique de ce régime corrompu et violent, notamment en faisant systématiquement passer pour pro-russes ceux qui dénoncent ses actions et celles des Américains», déplore-t-il, en soulignant que «le but de Kiev et de Washington est de faire porter l’entière responsabilité de ce conflit à la Russie afin qu’elle se trouve mise au ban de la communauté internationale et que son isolement la conduise à céder».
«Inutile de dire que cette stratégie est vouée à l’échec ainsi que les événements le montrent», fait remarquer Eric Denécé. «En effet, explique-t-il, médias indépendants et réseaux sociaux mettent chaque jour davantage en lumière la différence qui existe entre la réalité qui est servie à l’opinion et la situation de terrain. Contrairement à ce que Kiev et Washington essaient de faire croire, la Russie n’est pas l’URSS, bien qu’elle ait déclenché les hostilités par son opération spéciale. Et l’Ukraine est un Etat croupion des Etats-Unis dirigé par des élites corrompues et non une démocratie.» «Les responsabilités de cet épouvantable conflit sont largement partagées et les provocations ukrainiennes et occidentales ne peuvent être minimisées, ni passées sous silence», dénonce-t-il avec courage, dans ce climat de dictature déguisée qui s’est emparé de l’Occident et dont les signes sont de plus en plus apparents.
Pour ce spécialiste, victime en France d’une ostracisation qui ne dit pas son nom [sur Wikipédia, il est présenté comme «favorable à Vladimir Poutine» et «relayant sa désinformation» (sic)], «il ne s’agit pas de prendre parti en faveur de la Russie, ni de défendre Moscou. Mais nous ne pouvons accepter que soient diffusées sans discontinuer depuis l’automne 2021 – et surtout depuis le 24 février 2022 –, autant d’informations partiales ou fausses». «Dès lors, on est en droit de s’interroger quant au rôle des différentes cellules de lutte contre la désinformation mises en place en France et dans les pays européens», interroge-t-il, dubitatif. «Dans la mesure où tous les médias russes sont interdits, il est légitime de se demander ce qu’elles font afin d’évaluer la réalité, la forme et la portée de la propagande de Moscou et son impact sur l’opinion», insiste-t-il, en invitant ces cellules à «s’intéresser à la désinformation ukrainienne véhiculée par [nos] médias».
K. B.
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