Madrid lâche Rabat et retrace la frontière entre le Maroc et le Sahara Occidental
Par Kamel M. – Après le discours prononcé par le président du gouvernement espagnol devant l’Assemblée générale des Nations unies dans lequel il revenait à la situation ante en affirmant que son pays respectait pleinement les résolutions onusiennes sur le conflit sahraoui, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, d’emboiter le pas à Pedro Sanchez, en remplaçant la carte géographique du Maghreb sur laquelle a été rétablie la frontière séparant le Maroc et la République sahraouie.
Selon le quotidien espagnol El-Independiente, qui rapporte l’information, le ministère des Affaires étrangères a «corrigé la carte du Maroc et du Sahara qui figurait sur le site Web de l’Agence espagnole de coopération au développement (AECID) pour inclure à nouveau la ligne frontalière». «Cela a été confirmé par le ministère par écrit au sénateur Carles Mulet, qui avait posé des questions sur le fait qu’après la rénovation de la page Web effectuée il y a quelques mois, une carte de l’Afrique du Nord est apparue dans laquelle la ligne frontalière entre le Maroc et le Sahara Occidental, l’ancienne colonie espagnole qui attend toujours son processus de décolonisation sous les auspices de l’ONU, n’y figurait pas», écrit le journal.
«En juillet dernier, rappelle El-Independiente, Mulet a demandé au gouvernement si la carte en question représentait une violation de la légalité internationale à soumettre au dictateur marocain.» «Ce jeudi, l’exécutif a répondu par écrit que, lors du processus de renouvellement et de mise à jour des pages Web de l’AECID, il a pu apparaître temporairement des versions de test avec un contenu non définitif ou non vérifié par l’agence», explique le quotidien espagnol, qui ajoute, en se référant au ministère espagnol des Affaires étrangères, que la page, qui a été mise à jour par une société externe, «a déjà été revue afin que l’élément graphique auquel se réfère la question reste le même que celui qui figurait dans la précédente version du site de l’AECID».
«Le ministère dirigé par le socialiste José Manuel Albares conclut sa réponse en soulignant que la position de l’Espagne concernant la question du Sahara Occidental, pleinement conforme au droit international, est basée sur le soutien constant à l’envoyé personnel (Staffan de Mistura] dans ses efforts pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies», conclut El-Independiente, confirmant ainsi un rétropédalage du gouvernement espagnol suite à la prompte et virulente réaction de l’Algérie qui a suspendu le Traité d’amitié, bloqué les marchandises espagnoles et augmenté les prix du gaz qu’elle fournit à l’Espagne.
K. M.
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