Passage du rallye Africa Eco Race par le Sahara Occidental : une association française dénonce
L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), basée en France, a averti que le passage du Rallye Africa Eco Race par les territoires sahraouis occupés, sans l’autorisation du Front Polisario, constitue «des violations graves du droit qui appelleront des recours juridiques déterminés», rapporte l’APS.
L’AARASD écrit dans un communiqué : «Après une année de pause, la course Africa Eco Race, sous la direction de Jean Louis Schlesser, prépare une nouvelle édition entre le 15 et le 30 octobre, avec un trajet reliant Monaco et le Sénégal. Sur tous les documents publiés, les organisateurs éliminent le territoire du Sahara Occidental, considérant que la course ne traverse que trois pays : le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal.»
Toutefois, poursuit l’association française, «il est publié une carte du Maroc, qui inclut totalement le Sahara Occidental. Dans ces conditions, cette course ne peut être maintenue sans entraîner des violations graves du droit qui appelleront des recours juridiques déterminés».
Et de poursuivre à cet effet qu’«une première plainte a été déposée devant le procureur de la République de Paris pour apologie de crime de guerre par Me Gilles Devers, avocat de l’AARASD».
«L’apologie consiste à présenter un crime de guerre sous un jour favorable. Or, il ne fait aucun doute que la colonisation du territoire du Sahara Occidental par le Maroc est un crime de guerre», précise la même source.
«En complément de cette plainte, l’association a adressé une mise en demeure aux organisateurs en leur rappelant que seul le Front Polisario peut donner l’accès au territoire. Une autorisation donnée par le Maroc est nulle et non avenue, ce qui place les participants dans I’insécurité juridique et les expose à des plaintes», indique le communiqué, ajoutant également qu’«aucune compagnie d’assurance ne peut exercer son activité valablement sur le territoire du Sahara Occidental sans l’accord du Front Polisario».
«Ce territoire, qui relève de l’occupation militaire régie par la IVe Convention de Genève, est actuellement soumis à un conflit armé. Aucune garantie d’assurance ne peut jouer», d’après la même source.
L’AARASD rappelle dans son communiqué que le Sahara Occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser. Toutes les juridictions qui se sont prononcées ont statué en ce sens : la Cour internationale de justice en 1975, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2016, 2018 et 2021, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples en 2022. Surtout, la reconnaissance de deux territoires juridiquement distincts et séparés a été entérinée par le Conseil d’Etat français dans un arrêt du 6 juin 2022, déniant à Dakhla la qualité de ville marocaine. La règle est donc opposable en droit interne.
Pour l’AARASD, «présenter le territoire unifié, dans ces conditions, pour organiser un divertissement régi par la loi marocaine et largement médiatisé, c’est faire l’apologie du crime de guerre et emboiter le pas à la propagande colonialiste du Maroc».
Dans ces conditions, souligne encore l’AARASD, «il est demandé solennellement aux organisateurs d’arrêter la course à la frontière du Maroc, c’est-à-dire la frontière entre le Maroc et le Sahara Occidental».
«Le peuple sahraoui et l’ensemble de ses relais, dont l’association des Amis de la RASD veilleront à l’application du droit, car cette provocation qui dévoie les règles fondamentales du sport, doit prendre fin», conclut-elle.
Pour rappel, le membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé de l’Europe et de l’Union européenne (UE), Oubi Bouchraya Bachir, avait affirmé récemment que le passage du rallye Africa Eco Race par les territoires sahraouis occupés sans l’autorisation du Front Polisario constitue «un soutien clair aux objectifs des forces d’occupation marocaines visant à annexer le Sahara Occidental par la force».
R. I.
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