Importation de véhicules d’occasion : un paradoxe qui laisse perplexe
Par Ferid Racim Chikhi – Je me fais un point d’honneur de rechercher le juste milieu dans mes contributions sur le contexte algérien mais, souvent, des questionnements clignotent et m’interpellent, n’ayant pas forcément toutes les données et tous les indicateurs susceptibles d’apporter un soutien aussi minime soit-il à la gouvernance du pays. C’est concernant la décision gouvernementale d’importer des véhicules d’occasion de moins de trois ans. N’a-t-on pas compris que le monde change, que l’environnement est encore et de plus en plus nocif en raison des produits industriels polluants et que des Etats se mobilisent pour réduire les gaz en modifiant les habitudes de consommation de leurs populations ?
Je suis curieux de connaître les arguments qui ont amené la décision gouvernementale d’autoriser l’importation de véhicules d’occasion, donc forcément polluants et dangereux, pour ne pas dire nocifs, non seulement pour l’environnement mais aussi pour la santé de la population. Cette décision est-elle à ce point stratégique pour l’Algérie ?
Personne n’ignore qu’en Europe, en Amérique du Nord et en Asie le «bonheur» est dans la voiture électrique. L’Algérie se veut-elle la décharge internationale des véhicules d’occasion honnis par les populations éclairées des pays européens, nord-américains et asiatiques ?
Au lieu de se lancer dans la construction de réseaux de transports en commun – routiers, ferroviaires, cabotage maritime, etc. – viables, c’est plutôt celle d’une usine de véhicules Fiat qui est choisie comme option panacée. Fiat construira-t-il des véhicules hybrides ou électriques ou se lancera-t-il dans le transfert de technologies complètement obsolètes ?
Ce sont là quelques interrogations et préoccupations que les gouvernants devraient prendre en charge avant qu’il ne soit trop tard.
F. R. C.
Analyste senior German
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