Sur un volcan
Par Mrizek Sahraoui – Eux le disent haut et fort : la France est sur un volcan. Eux sont les observateurs de bonne foi, mais également les pontifes des médias français, d’ordinaire mielleux à l’égard d’Emmanuel Macron et (ses) gouvernements successifs. Tous s’accordent à le dire et, surtout, à l’unanimité, à alerter avec toute la gravité qui caractérise la situation sur les conséquences de ces crises et leur impact sur la cohésion nationale, au moment où les semeurs de haine, de mensonges et de division ont le vent en poupe en France comme en Europe.
Les crises multiformes sont déjà là. Elles couvent, attendant seulement l’élément déclencheur. Les solutions sont, en revanche, partielles, voire inexistantes, cinglent les commentateurs lucides désormais. Selon lesquels la France traverse une crise politique inédite, induite notamment par la mauvaise élection du président Macron lequel n’a pas pu obtenir une majorité au parlement. Et cette situation d’impasse politique et de quasi blocage, à laquelle se sont agrégées les crises sociale, économique énergétique, climatique, est aussi le fruit d’un premier quinquennat jupitérien chaotique
D’autres sont plus critiques encore et parlent d’une atmosphère de fin de règne. La raison? Emmanuel Macron n’a plus de projet ni pour la France ni pour l’Europe qui se délite à vue d’œil. Quant aux Français, ceux-ci ne savent ni ne voient où va leur président qui manque cruellement de cap. Le programme porté et vanté lors de l’élection présidentielle s’en est allé garnir la mémoire collective, fustige-t-on au fil des interventions télévisées que s’est offertes Emmanuel Macron, l’une datant d’il y a quinze jours dédiée à la politique internationale, dont peu en ont retenu la teneur ; l’autre ayant eu lieu ce mercredi sur les médias publics toujours, consacrée, elle, à la situation intérieure des plus explosives, a-t-il lui-même reconnu à demi-mot.
D’évidence, ce ne sont pas deux interviews télévisées classées « événements » qui changeront quoi que se soit, a tancé un député d’opposition qui a twitté : « Les palabres présidentiels sont épuisants». Ajoutant : « Notre pays connaît partout des crises urgentes et massives. Emmanuel Macron, lui, baratine. Les Français payent tous les jours l’impuissance des mots creux et la litanie des slogans éculés. Macron ne veut rien. Il ne peut rien. »
En effet, Emmanuel Macron n’en peut mais. A l’intérieur comme à l’international, son bilan est un échec cuisant après un premier mandat tourmenté et après six mois d’un second tout aussi informe qu’ignifiable. Ce qu’il y a d’hallucinant est que la France est sur un chaudron et Xavier Deriencourt, son excellence ex-ambassadeur qui « aime l’Algérie mais…», passe son temps à casser du sucre sur le dos de l’Algérie, et se plaît dans le parlage sur les OQTF, les yeux rivés sur la bosse du voisin.
C’est l’ère de l’inaptocratie, disait le grand écrivain Jean d’Oremesson.
M. S.
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