Comment Lamamra a réagi à l’absence de Mohammed VI au Sommet d’Alger
Par Kamel M. – Le ministre des Affaires étrangères n’a pas abordé la question de l’absence du roi du Maroc au Sommet de la Ligue arabe, qui se tient à Alger, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier. Interrogé sur les allégations des médias du Makhzen selon lesquels le chef de la diplomatie marocaine n’aurait pas eu droit aux égards dus à sa fonction de la part de ses hôtes algériens, Ramtane Lamamra s’est contenté de répondre que les usages diplomatiques ont été respectés à la lettre et que Nasser Bourita n’a donc pas été victime d’un quelconque manquement aux règles protocolaires. Cependant, dans un entretien à la chaîne d’information arabophone à capitaux saoudiens, Al-Hadath, Ramtane Lamamra a été très clair dans sa réponse, en accusant le Maroc d’entraver la construction d’un bloc maghrébin uni.
«Nous avons fait un effort pour assurer la participation de tous les dirigeants arabes, et le peuple algérien souhaite la bienvenue à tous nos dirigeants», a affirmé le ministre des Affaires étrangères. «Concernant le royaume du Maroc, a-t-il ajouté, vous avez remarqué qu’un envoyé spécial du président de la République s’est rendu à Rabat et a remis la lettre d’invitation.» «Naturellement, le royaume du Maroc a participé aux niveaux des ambassadeurs et des ministres des Affaires étrangères», a-t-il fait remarquer, en précisant que «sur la base de ce qui a été annoncé, à travers les lettres et les mémorandums, nous croyions que sa majesté le roi Mohammed VI allait participer personnellement à ce Sommet, mais nous avons été informés ce matin [lundi, ndlr] que ce n’est pas le cas».
«Je crois qu’il revient aux historiens de donner leur appréciation à l’avenir sur la perte d’une opportunité pour le Maghreb arabe, pour l’action arabe commune et, si la réponse est oui, qui assume la responsabilité de cette occasion ratée», a taclé Ramtane Lamamra. «Quoi qu’il en soit, nous respectons les décisions de tous nos frères en ce qui concerne le plein usage de leurs droits en tant que membres au sein de la Ligue arabe», a insisté le ministre. «Que celui qui participe personnellement soit le bienvenu et celui qui a délégué un autre responsable, nous l’accueillons avec le même enthousiasme et il jouit de tous les droits en matière de prise de parole et d’expression des positions de son pays», a-t-il conclu.
K. M.
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