Les dessous de la visite de Bouden en Algérie selon des sources tunisiennes
Par Abdelkader S. – La visite de la Première ministre tunisienne à Alger aurait été programmée in extremis, selon des sources tunisiennes qui croient savoir que ce crochet algérois fait suite à la lettre du président Tebboune que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a remise à Tunis au chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed. La mission de Najla Bouden serait, de ce fait, éminemment diplomatique et ne concerne pas quelque discussion d’ordre économique. Les sources tunisiennes en veulent pour preuve la présence du ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, au sein de la délégation qui accompagnait la cheffe de l’Exécutif tunisien, alors que le chef de la diplomatie n’accompagne, normalement, que le président de la République dans ses déplacements hors du pays.
Les observateurs tunisiens croient savoir que l’Algérie œuvre à rapprocher les gouvernements tunisien et libyen après plusieurs mois de mésentente sur un certain nombre de questions, dont, notamment, le gel des avoirs libyens en Tunisie depuis la chute du régime de Kadhafi, en 2011. C’est, en tout cas, un des sujets qui sera abordé lors de la visite du Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, qu’il effectue ce mercredi en Tunisie. Le chef du gouvernement contesté sera flanqué des patrons de la firme pétrolière, de la Banque centrale et d’autres institutions financières. Les analystes tunisiens laissent entendre que la médiation algérienne visant à aboutir à un dégel des relations entre Tunis et Tripoli prélude la création d’un bloc économique tripartite qui regroupera l’Algérie, la Tunisie et la Libye, en attendant que d’autres pays de la région, exit le Maroc, rejoignent cette future entité dont la création coïncidera avec la très probable adhésion de l’Algérie aux BRICS.
L’idée de projet d’une zone économique arabe a été effleurée par le président tunisien lors de son discours prononcé à l’ouverture des travaux du Sommet de la Ligue arabe à Alger, le 1er novembre dernier. Toujours d’après les sources tunisiennes, Kaïs Saïed faisait allusion à un projet qui est déjà en gestation et dont les contours seront perceptibles dans les semaines et les mois à venir. Lequel projet a pour but final de construire une économie solide face aux bouleversements qui secouent le monde depuis la crise sanitaire, aggravée par la guerre en Ukraine dont on ne voit pas les signes d’un possible cessez-le-feu à court terme.
A. S.
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