Clôture de la Conférence sur la paix en Afrique : l’Algérie intensifiera les mesures de lutte antiterrorisme dans le continent
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a déclaré, jeudi soir à Oran, que l’Algérie, en sa qualité de coordinatrice de l’action africaine pour renforcer la lutte contre le terrorisme et criminaliser l’extrémisme violent sur le continent, prendra des initiatives supplémentaires pour renforcer la coopération aux niveaux international et africain afin de lutter contre ce fléau, rapporte l’APS.
Le ministre a souligné durant la conférence de presse qu’il a animée en marge de la clôture de la conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, que «le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été désigné par ses homologues africains comme coordonnateur de l’action africaine pour renforcer la lutte contre le terrorisme et criminaliser l’extrémisme violent sur le continent africain». Dans ce contexte, il a assuré que «l’Algérie intensifiera les mesures et initiatives dans le domaine de la lutte contre le terrorisme sur le continent».
Dans son évaluation de cette conférence, Lamamra a souligné qu’elle a été «une réussite sur tous les critères», d’autant qu’elle a connu une forte participation, puisque tous les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA étaient présents à différents niveaux, dont le niveau ministériel, un certain nombre d’autres pays africains et certains partenaires européens tels que la Suisse et la Norvège, en plus d’un nombre de chefs d’instances internationales relevant des Nations unies.
Il a également estimé que la 10e édition de cette conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique sera un «point déterminant» dans l’action africaine commune pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique.
Les participants au processus d’Oran ont souligné, a-t-il ajouté, que «le continent africain dispose de cartes gagnantes» face à la situation internationale tendue, estimant que la situation internationale actuelle, contrairement à ce que certains pourraient penser, «donne au continent africain une plus grande marge de manœuvre».
Il a ainsi relevé que les participants au processus d’Oran ont démontré que le continent africain a le désir, la volonté et la capacité de relever ces défis et d’imposer sa présence en tant qu’acteur fort ayant la capacité d’innover, ce qui lui permet d’influer positivement sur le cours des événements sur la scène internationale.
Concernant la situation en Libye, le ministre a affirmé que la position de l’Algérie est très claire et que les engagements de l’Algérie sont connus, «car elle appelle à une solution libyenne aux problèmes de la Libye, qui inclut la réconciliation nationale entre tous les Libyens», a-t-il rappelé. Il a estimé que cette solution doit aboutir à des élections démocratiques qui permettront au peuple libyen de choisir ses dirigeants à tous les niveaux.
Il a également indiqué que les forces étrangères devraient être évacuées, les milices devraient être démantelées, les flux d’armes devraient être arrêtés et un environnement propice à la tenue d’élections devrait être assuré.
De son côté, le ministre nigérian des Affaires étrangères et président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour le mois de décembre, Geoffrey Onyeama, a apprécié les efforts déployés tout au long du processus d’Oran, qu’il a qualifié de «réussi».
Il a également souligné que le processus d’Oran a permis l’élaboration d’un guide qui aide les pays africains à établir une coopération et une coordination entre les Etats membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU «A3» et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Il a considéré que cette Conférence de haut niveau est une occasion importante de développer des stratégies pour concrétiser cette coordination.
Le commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, Bankole Adeoye, a, quant à lui, plaidé pour l’intensification des efforts des Etats membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour faire face au terrorisme. Il a rappelé que le Fonds pour la paix de l’UA a levé environ 320 millions de dollars américains pour lutter contre ce fléau.
Pour sa part, le ministre kenyan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a estimé que le processus d’Oran a prouvé qu’il est possible de trouver «des solutions africaines aux problèmes africains, à la manière africaine».
R. N.