Tebboune rend la monnaie de sa pièce au prince héritier d’Arabie Saoudite
Par Houari A. – Le président Tebboune ne fera pas le déplacement à Ryad où se tient pourtant un événement de la plus haute importance. C’est le Premier ministre, Aymène Benabderrahmane, qui représentera le chef de l’Etat à la rencontre sino-arabe à laquelle prend part le président chinois, accueilli en grande pompe dans la capitale saoudienne.
La défection de Mohamed Ben Salman est restée en travers de la gorge du président Tebboune qui s’était juré de faire du Sommet de la Ligue arabe, qui s’est tenu à Alger les 1er et 2 novembre dernier, une occasion pour réduire l’immense fossé qui sépare les Etats arabes. Mais la décision du prince saoudien de ne pas y participer, pour une raison pour le moins capricieuse, a fait perdre au rendez-vous algérois l’envergure que les autorités algériennes voulaient lui donner, après que l’ensemble des monarques et présidents avaient fait la promesse de se rendre en Algérie pour appuyer le président Tebboune dans sa démarche panarabe réconciliatrice.
L’annonce de l’absence du prince héritier saoudien au Sommet d’Alger a eu un effet d’entraînement sur les dirigeants des pays du Golfe qui se raviseront et enverront des délégués à leur place, hormis l’émir du Qatar auquel Abdelmadjid Tebboune a répondu en se rendant à l’ouverture de la Coupe du monde de football où il a fait l’éloge de la «parfaite organisation» par le pays hôte de cet événement sportif mondial.
Une visite de Mohamed Ben Salman en Algérie serait au programme. Ce déplacement fera office, en quelque sorte, de mea culpa et permettra de tourner la page de son faux bond inattendu qui avait chamboulé tout le programme du Sommet de la Ligue arabe, sans que cela ait été commenté en tant que tel par les sources officielles algériennes, lesquelles se sont contentées de rendre public cet impondérable de dernière minute et d’en atténuer l’impact, en édulcorant le communiqué de la Présidence pour éviter que ce manquement à un engagement pris au préalable ne perturbe l’événement pour la réussite duquel l’Algérie s’était employée plus d’une année durant.
L’absence d’Abdelmadjid Tebboune à Riyad n’aura, du reste, aucune conséquence négative sur les relations bilatérales algéro-chinoises qui s’inscrivent dans un cadre stratégique similaire à celles qui la lient à la Russie, les deux puissances est-européenne et asiatique étant, par ailleurs, les deux piliers des BRICS auxquels l’Algérie comme l’Arabie Saoudite entendent adhérer.
H. A.
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