Mouvements de protestation dans plusieurs secteurs : le Maroc sur une poudrière
Un mouvement de protestation ouvert a été annoncé dans plusieurs secteurs au Maroc pour s’élever contre le recul des libertés syndicales et dénoncer la politique du gouvernement Akhannouch, pointé du doigt pour son incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens, rapporte l’APS.
Cette décision a été prise lors de la réunion hebdomadaire du secrétariat exécutif de la Fédération nationale du secteur agricole (FNSA) consacrée à l’examen de divers rapports sur la situation dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, du développement rural, des eaux et des forêts, concernés par le mouvement de protestation, ainsi que sur le dialogue social qui piétine.
Dans un communiqué, la FNSA a affirmé son rejet de «la politique du fait accompli et de la fuite en avant» adoptée par le ministère marocain de l’Agriculture, mettant en garde contre les conséquences «du fait de se soustraire à ses obligations lors du dialogue sectoriel, avec tout ce que cela comporte comme répercussions, dont le ministre est responsable en premier lieu et à tous les niveaux».
Ainsi, toutes les composantes de la fédération, y compris les syndicats, branches, comités et organisations parallèles, sont appelées à «initier le développement et la mise en œuvre d’une campagne de mobilisation et d’un programme de protestation ouvert et complet dans les différentes filières relevant du secteur de l’agriculture, en réponse à la non-satisfaction des revendications des travailleurs par le ministère de tutelle pendant des années».
Dans ce contexte, elle a renouvelé l’appel à «unifier la lutte syndicale pour parer aux tentatives du gouvernement et celles du patronat de porter atteinte au pouvoir d’achat des Marocains et aux acquis sociaux, déjà infimes».
La FNSA, qui comprend plusieurs syndicats, a également salué la position adoptée par l’Union marocaine du travail face aux «choix sociaux impopulaires» adoptés par le gouvernement, rappelant son appel à la mobilisation contre «l’échec du dialogue pour protéger le pouvoir d’achat et répondre aux revendications en suspens de toutes les catégories d’employés».
A cette occasion, la fédération du secteur agricole a souligné la nécessité de «resserrer les rangs au sein de la centrale syndicale, au service de la classe ouvrière et d’être prêt à relever tous les défis».
Par ailleurs, elle a fermement condamné le vote au Parlement, à la majorité, d’un projet de loi portant légitimation des accords de normalisation, soulignant «son implication continue dans le soutien de la lutte du peuple palestinien contre le colonialisme sioniste et pour un Etat palestinien libre et indépendant sur l’ensemble du territoire palestinien, avec El-Qods pour capitale».
Il est à noter que la FNSA a organisé au début du mois de décembre une grève nationale dans les cinq secteurs en question (agriculture, pêche, développement rural, eaux et forêts), qui a enregistré un taux de suivi oscillant entre 60 et 90%.
Le Maroc est sur un volcan en raison notamment de la poursuite des arrestations politiques, de la hausse vertigineuse des prix, des atteintes aux droits, de la corruption endémique, de la tyrannie et de la normalisation avec l’entité sioniste.
R. I.
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