Qui est cette Elisabeth Lévy qui rosse l’Algérie et câline le Maroc «jalousé» ?
Par Kamel M. – «Les Algériens jalouseraient-ils les excellentes performances de l’équipe marocaine ?» interroge la directrice de Causeur dans un article intitulé «CHAN en Algérie : une nouvelle étape franchie dans les tensions algéro-marocaines». «Se tenant en Algérie, l’édition 2022 [du CHAN] a été marquée par d’importantes tensions extra-sportives et les discours musclés de sa cérémonie d’ouverture», se désole Elisabeth Lévy, peinée que l’Algérie n’ait pas cédé au chantage marocain.
«Les faits ont commencé le 3 janvier, moment où l’Algérie a été saisie par la Confédération africaine de football (CAF) afin d’ouvrir son espace aérien à l’avion affrété pour transporter les joueurs de l’équipe de football du royaume chérifien. De nombreux observateurs se disaient alors qu’Alger finirait par céder, ne pouvant se montrer trop obstinée face à sa puissante fédération voisine forte de son statut de demi-finaliste de la dernière Coupe du monde – un résultat inédit pour une équipe africaine. Quelques jours avant la compétition, le président de la Fédération royale marocaine de football avait saisi la CAF et le comité de l’organisation du CHAN afin de pouvoir déposer les joueurs à Constantine», remue la journaliste française en qualifiant les Algériens d’«hostiles».
«Visiblement, l’Algérie semble résolue à adopter une diplomatie hostile et non alignée [entre guillemets, ndlr] sur le modèle irano-coréen. Alger fait preuve d’une intransigeance totale, sa presse nationale faisant désormais référence au Maroc sans cesser de mentionner Israël à ses côtés, Etat qui n’est nommé que sous le sobriquet d’entité sioniste. Le cas du CHAN est une étape supplémentaire de franchie dans cette guerre froide menée par une Algérie en tête de file des pays perturbant le développement pacifique du continent africain», s’emporte la chroniqueuse de CNews qui accuse l’Algérie d’avoir «instrumentalisé» la cérémonie d’ouverture.
«Le refus par Alger d’accepter l’équipe marocaine venue par un vol direct Rabat-Constantine a été, à juste titre, ressenti comme une humiliation et un affront. Le président Tebboune a d’ailleurs poussé le vice jusqu’à demander une escale à Tunis, souhaitant ainsi faire plier les autorités sportives marocaines» par une Algérie qui «se sert [de même] de la France pour faire oublier à ses ressortissants une situation économique désastreuse [et] agite les rancœurs avec le Maroc, en manipulant son opinion autour de la question du Sahara marocain, tentant régulièrement de provoquer une escalade militaire ?» grommelle Elisabeth Lévy, qui emprunte à l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, quelques-unes de ses sarcasmes régurgités dans Le Figaro.
Elisabeth Lévy n’a pas digéré – c’est le mot – les scansions du public algérois présent en force à l’ouverture du CHAN-2022, offrant symboliquement des bananes aux Marocains, ignorant que sans doute que ce n’était là qu’une réponse à une provocation de ces derniers qui raillaient les Algériens à cause d’une courte phase de pénurie de ce fruit exotique. «Un triste et terrifiant spectacle a été donné par une Algérie probablement jalouse des succès de ses voisins à la Coupe du monde, mais aussi par une partie des élites africaines qui n’ont pas compris que ces combats d’arrière-garde leur étaient totalement contreproductifs et les mettaient en marge de la marche du monde», se plaint Lévy qui trouve «plus sage la politique marocaine» qui «rejoint les standards européens».
Pour connaître les raisons de cet article foncièrement algérophobe, une recherche sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia suffit à cerner la personnalité complexée de cette fille de juifs d’Algérie installés au Maroc. Son parcours professionnel parle de lui-même : «sympathisante socialiste», elle a transité par la très objective agence de presse gouvernementale française AFP, Jeune Afrique, financé par le Makhzen et Globe dirigé par Bernard-Henri Lévy. Cette journaliste, qui s’est offusquée de ce que ses confrères aient dénoncé les massacres de musulmans par les Serbes au Kosovo dans le milieu des années 1990, a fondé Causeur en 2007, une revue «volontiers réactionnaire et ouverte aux infréquentables jusque dans son capital», dénonçait Le Monde. Ne s’éloignant jamais trop de sa communauté, Wikipédia nous apprend qu’elle anime sur Radio de la communauté juive (RCJ) une émission hebdomadaire.
Invitée régulièrement sur la chaîne raciste et xénophobe CNews, elle a été attaquée en justice par le père du jeune martyr palestinien Mohammed Al-Dura, assassiné par les soldats de l’armée israélienne, pour avoir affirmé qu’il s’agissait d’une manipulation.
Habitée par la haine de l’étranger, la co-autrice du livre Les Français sont-ils antisémites ? écrit à quatre mains avec l’autre islamophobe, Robert Ménard, partage la fameuse théorie du «grand remplacement» dont Eric Zemmour se fait le porte-drapeau.
K. M.
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