Ce qui nous attend
Par Abderrahmane Mebtoul – La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend urgente l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui le traversent et sa relation complexe à la société et à l’Etat ajoutent à cette confusion. Ainsi la verra-t-on se scinder en quatre sociétés civiles fondamentalement différentes, trois au niveau de la sphère réelle et une dominante dans la sphère informelle, la majorité silencieuse informelle.
Le premier segment qui a été par le passé interlocuteur privilégié et souvent l’unique des pouvoir publics sont des sociétés civiles, appendice du pouvoir, se trouvant à la périphérie des partis du pouvoir où les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente. Nous avons une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, certains segments étant l’appendice de partis islamiques légaux. Nous avons également une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important d’associations qui la composent et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Enfin, nous avons une société civile informelle, inorganisée, atomisée qui est de loin la plus active et la plus importante.
L’intégration intelligente de la sphère informelle, non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l’implication de la société elle-même, est indispensable pour sa dynamisation. Car lorsqu’un Etat veut imposer ses propres règles déconnectées des pratiques sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner.
Le monde est devenu une maison de verre avec le nouveau système de communication, une véritable révolution planétaire et récemment avec l’épidémie du coronavirus, le monde de demain ne sera plus jamais comme avant, étant à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement : la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance. D’où l’importance pour l’Algérie, afin de relever les défis, de l’implication du citoyen dans le processus décisionnel qui engage l’avenir des générations futures, qui est une manière pour l’Etat de marquer sa volonté de justice et de réhabiliter sa crédibilité en donnant un sens positif à son rôle de régulateur et d’arbitre de la demande sociale.
Le monde de demain subira de profondes mutations politiques, militaires, socio-économiques et énergétiques, déclin des hydrocarbures traditionnels, développement des énergies renouvelables, d’hydrogène, avec de nouveaux segments engendrant de la valeur ajoutée nouvelle, déclassant les activités traditionnelles. Nous devrions assister à d’autres relations sociales, de nouveaux comportements et d’autres méthodes de travail avec le développement des vidéoconférences, le télétravail pour certains métiers et des recompositions territoriales autour de grands espaces régionaux pour une population mondiale de 8,9 milliards d’habitants en 2030 et 9,8 milliards en 2050.
C’est que nos sociétés ont été perturbées depuis l’entrée en puissance des nouvelles technologies à travers Facebook qui contribuent à refaçonner les relations sociales, les relations entre les citoyens et l’Etat, par la manipulation des foules, pouvant être positive ou négative lorsqu’elle tend à vouloir faire des sociétés un tout homogène alors qu’existent des spécificités sociales des nations à travers leur histoire. Ces nouvelles dictatures peuvent conduire à effacer tout esprit de citoyenneté à travers le virtuel, l’imaginaire et la diffusion d’images avec pour conséquence une méfiance accrue lorsque des responsables politiques formatés à l’ancienne culture ne savent pas communiquer.
Mais des dangers guettent le futur monde qui sont la guerre alimentaire et son corollaire l’eau, la guerre numérique (cyberattaques) qui modifiera notre mode de vie. Autre défi majeur, la guerre écologique, cette dernière pouvant conduire avec le réchauffement climatique à des déplacements de populations avec l’élévation du niveau des mers et la sécheresse, à d’importants flux migratoires.
Face à cette situation mondiale et interne, que proposent les partis algériens, loin de la propagande populiste, souvent déconnectés de la société ?
A. M.
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