Pourquoi l’Algérie doit rester neutre face à la guerre entre la Russie et l’Ukraine
Par Nabil D. – L’Algérie a adopté une position de neutralité dans la guerre qui fait rage en Ukraine, et il est «nécessaire» qu’elle maintienne cette attitude, indiquent des observateurs qui suivent ce dossier de près. «L’isolement de la Russie, à la demande des Occidentaux, est improductif dans la mesure où dans une perspective très proche Moscou va devenir un des centres de puissance dans un nouveau monde fondé sur la paix et la non-ingérence, et un nouvel ordre multipolaire où les Etats-Unis ne seront plus le gendarme du monde, fauteur de troubles qui n’aura épargné aucun continent», relèvent ces observateurs.
«Les actions de Moscou dans le cadre de son opération militaire spéciale en Ukraine sont absolument justifiées et dictées par la défense des intérêts nationaux de la Russie, menacés par l’expansionnisme belliqueux de l’OTAN qui vient de doubler la longueur de sa frontière avec la Fédération de Russie avec l’intégration récente de la Finlande, en attendant celle de la Suède, retardée par le refus de la Turquie de voir ce pays nordique rejoindre l’Alliance atlantique», expliquent ces observateurs, pour lesquels «la détérioration de la situation en Ukraine est la conséquence directe des provocations des Etats-Unis et de l’Union européenne envers la Russie». «La France, qui a fait preuve d’une hostilité maladive envers ce grand pays de l’Est, semble avoir compris les enjeux, à en croire les propos tenus par le président Emmanuel Macron à partir de Pékin, appelant l’Europe à se libérer du joug américain. Un appel qui coïncide avec un isolement de plus en plus criant de Washington sur la scène internationale», précisent ces observateurs.
«Le régime de Kiev est corrompu, la chute de l’Etat ukrainien dans sa forme actuelle et le morcellement de son territoire sont, de ce fait, inévitables», prédisent-ils, en soulignant que «les risques induits par la situation en Ukraine où des armes de tout type sont déversées par les pays occidentaux n’épargnent pas l’Algérie, ces armes pouvant tomber, encore une fois, entre les mains des groupes terroristes à travers un trafic d’armes à grande échelle, souvent d’ailleurs, supervisé par les services secrets occidentaux, CIA en tête».
Lors de l’annonce de la réouverture de l’ambassade d’Algérie à Kiev, le ministère des Affaires étrangères avait bien pris le soin de préciser que la décision visait surtout à sauvegarder les intérêts de la communauté algérienne établie dans ce pays, et ce pour éviter toute équivoque qui eût pu laisser penser qu’il y aurait un quelconque changement dans la position neutre de l’Algérie.
N. D.
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