Bernard Cornut réagit à notre article sur les non-dits de la guerre en Ukraine
Par Nabil D. – L’écrivain et militant français pacifiste Bernard Cornut a réagi à la contribution du président du Centre de commerce et d’industrie européen, Oleg Nesterenko, parue en plusieurs parties et intitulée «Les non-dits de la guerre en Ukraine». «Dès avril 1996, l’Irak envisageait de coter son pétrole en euro dès que possible. Cela a été discuté en ma présence entre Tareq Aziz et Mme Anne-Marie Lizin, alors sénatrice socialiste belge – avant d’être présidente du Sénat –, venue en visite privée à Bagdad, grâce à une personnalité algérienne [dont il ne cite pas le nom, ndlr], et à moi. Ce point est mentionné dans le compte-rendu qu’elle a adressé à la plupart des dirigeants de l’Europe d’alors et de l’ONU», rapporte l’auteur de Ben Laden ou Kyoto, orienter l’Occident plutôt qu’occire l’Orient, dans un commentaire adressé à Algeriepatriotique.
«Cette même année 1996, en acceptant à contrecœur la résolution dite pétrole contre nourriture, l’Irak a demandé que le compte séquestre ouvert à la BNP de New York pour recevoir les paiements de son pétrole ainsi exporté soit en euro», précise l’expert en énergie et en environnement. «Par ailleurs, concernant Kadhafi, ajoute-t-il, il avait proposé dès 1971 que le pétrole soit coté dans un panier de monnaies, et non plus simplement en dollars américains». «A cette époque, même l’Iran du Shah et l’Arabie de Fayçal et de son ministre Zeki Yamani étaient tentés de rejoindre ce mouvement de revendications justifiées sur un meilleur partage et contrôle des rentes pétrolières initié par l’Algérie et la Libye», poursuit Bernard Cornut.
«Enfin, dans sa plaidoirie à San Francisco South, l’avocat Inder Comar a produit les notes manuscrites d’un conseiller de [Donald] Rumsfeld au lendemain du 11 septembre 2001, car en réunion stratégique, Rumsfeld avait dit vouloir frapper Saddam Hussein, pas seulement Oussama Ben Laden, raser l’Irak, qu’il soit connecté à ça ou non».
Bernard Cornut est un connaisseur des sociétés, institutions et de l’histoire de tout le Moyen-Orient. Spécialiste de l’histoire du pétrole, il est un professionnel de l’environnement, notamment au niveau municipal méditerranéen. Il œuvre contre les mécanismes qui poussent aux guerres pour le contrôle du pétrole. Il propose, depuis 1993, une taxation internationale sur les armes, l’énergie et le transfert de capitaux pour doter un Fonds des Nations unies pour la paix et le codéveloppement durable. L’ingénieur natif de Lyon, militant antiguerre et anti-embargo, a effectué des travaux pour le compte de la FAO en Libye, au Congo, au Liban, en Syrie et en Egypte.
N. D.
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