Quand Kassaman résonne à Moscou
Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – Ce mardi 13 juin, le président algérien a effectué une visite de trois jours en Fédération de Russie, accompagné d’une importante délégation de ministres et de chefs d’entreprise. De la même manière que le président Xi Jinping avait été reçu en mars dernier, le président Tebboune a été accueilli par le président Poutine au Palais du Kremlin au cours de la cérémonie protocolaire pour entendre les deux hymnes nationaux. C’était un moment empreint d’une forte émotion car la symbolique de cette rencontre était saisissante : l’hymne de la grande Russie qui a libéré l’Europe du nazisme résonnait avec l’hymne de la grande Algérie qui a libéré l’Afrique du colonialisme. Deux mots pour une seule matrice : l’Occident arrogant et sans aucune moralité a engendré les pires fléaux que sont le nazisme et le colonialisme. Et le regard du jeune soldat russe de la Garde républicaine qui saluait solennellement lors des hymnes, l’expression de ses yeux, résumaient toute la fraternité et l’amitié qui lient nos deux peuples qui ont toujours été très proches, et depuis si longtemps. Chaque patriote algérien a certainement ressenti ce que j’ai éprouvé en voyant notre président accueilli avec tous les honneurs par le géant russe : la fierté d’être algérien et d’appartenir à un Etat-nation, à un Etat-civilisation, tout comme le peuple frère de Russie et comme le peuple frère de Chine. Ce moment solennel nous a démontré que nous étions les témoins privilégiés de la création d’une nouvelle page historique et qu’un nouveau monde se construit sous nos yeux.
Les présidents russe et algérien ont signé une déclaration de partenariat stratégique approfondi entre nos deux pays et les différents ministres ont cosigné diverses conventions de coopération relatives à l’agriculture, à la justice, aux télécommunications, aux ressources en eau, à l’aérospatial, et au niveau culturel et commercial. Notre président a évoqué la dédollarisation, les échanges commerciaux dans les monnaies nationales, les problèmes géopolitiques avec le Mali, la Libye, et enfin l’adhésion de l’Algérie aux BRICS avec l’assentiment explicite du président Poutine, lequel a souligné l’importance du rôle de l’Algérie dans l’OPEP+ en énumérant d’autres axes de coopération stratégique et en rendant hommage à «l’héroïque et courageux peuple algérien qui s’est battu durant des années pour son indépendance». «Bien que subissant des pressions internationales, nous ne permettrons pas à ces pays étrangers d’influencer nos relations avec la Russie. Nous devons sauvegarder notre indépendance grâce au soutien de la Fédération de Russie qui nous fournit l’équipement militaire nécessaire pour sauvegarder notre indépendance dans le contexte turbulent actuel», a déclaré le président Tebboune. Des phrases lourdes de sens qui sont aussi des messages envoyés à la France qui n’a jamais renoncé à ses démons colonialistes, aux nostalgiques de l’Algérie française, ainsi qu’aux ennemis de tous bords et autres cercles hostiles à l’Algérie.
Parallèlement à cette visite très importante au niveau géopolitique, stratégique et industriel, des jalons ont été posés de part et d’autre pour sceller l’amitié entre nos deux nations. Le président Tebboune a décerné la médaille El-Achir de l’ordre du mérite national au colonel à la retraite Andreï Pavlenko, aujourd’hui âgé de 95 ans, «en reconnaissance de sa noble contribution, au nom de son Etat et de son peuple, à la neutralisation de milliers de mines semées par l’occupant français le long des frontières de l’Algérie, durant la glorieuse Guerre de libération». Rappelons que la France n’a jamais voulu donner les plans des champs de mines à l’Algérie qui ont tué tant de braves. Le colonel Pavlenko est en train de rédiger ses mémoires sur l’Algérie dont le titre témoigne de l’attachement de nos frères russes : «Nos cœurs sont encore là-bas… en Algérie.» En même temps, la Fédération de Russie a honoré l’Algérie, en donnant le nom de l’Emir Abdelkader à une place de Moscou, rendant hommage au «héros national, fondateur de l’Etat algérien moderne et chevalier de l’Ordre de l’Aigle russe pour son rôle dans la protection des membres du consulat russe à Damas en 1860», lit-on sur la stèle qui y a été dressée. C’est avec émotion que le président Tebboune a inauguré, mercredi, la place de l’Emir Abdelkader ainsi que le mémorial lui étant dédié : «La place de Emir Abdelkader symbolise la relation ancienne entre les peuples russe et algérien. Je suis très fier que la stèle de l’Emir Abdelkader se trouve dans la plus belle place de Moscou, capitale historique. Merci à nos amis russes.» Nul doute que cette visite historique renforcera les relations stratégiques déjà existantes entre l’Algérie et la Russie, ces deux grandes nations à l’histoire millénaire se tournant résolument vers un horizon commun qu’elles continueront à construire dans la fraternité et le respect.
Pendant ce temps-là, le représentant du royaume bousbirien, l’entité voyou du Maroc, parle de bananes à l’ONU dans un français approximatif, le banquier perruqué des Rothschild, Emmanuel Macron, demande au président sud-africain Ramaphosa pour être invité à la prochaine réunion des BRICS et, comble de désolation pour le royaume du cannabis et de la pédophilie, l’entité sioniste d’Israël n’a pas encore reconnu la «marocanité» du Sahara Occidental qui en est toujours au stade de «vœu pieux». Cerise sur le gâteau, d’après nos sources, la guerre des gangs à Rabat pour le pouvoir fait rage entre Hammouchi, Azoulay, El Himma, El Mansouri, et les frères Azaitar. Quant aux comploteurs réunis à Tel-Aviv, soit la DGSE, le Mossad et la DGED, ils ne dorment plus la nuit. En ce qui nous concerne, comme c’est souvent cité par nos honorables lecteurs : «Les chiens aboient et la caravane passe.»
M. A.
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