Les pro-Palestiniens arrêtés et le MAK classé terroriste autorisé à manifester
Par Karim B. – Il ne fait bon soutenir la cause palestinienne juste, ces temps-ci, en France. Il suffit de nommer par leur nom les crimes commis par l’Etat nazi d’Israël à Gaza pour se faire embarquer ou lyncher dans les médias du puissant lobby sioniste qui mène le président français, son gouvernement et, dans le sillage, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, par le bout du nez. Les deux poids et deux mesures, devenus le credo du régime macronien, ne se fait pas uniquement ressentir dans le traitement des conflits russo-ukrainien et de la guerre qui fait rage au Proche-Orient, où la puissance occupante est montrée dans l’habit de la victime et le peuple dépossédé de sa terre dans celui de l’agresseur «terroriste».
Cette dualité, on la voit aussi dans la complicité du gouvernement français avec les velléités sécessionnistes d’un mouvement intimement lié à Israël, le MAK de l’excentrique Ferhat Mehenni. Un mouvement qui obtient les autorisations de manifester auprès de la préfecture de Paris avec une facilité déconcertante, pendant que les Algériens qui revendiquent une parcelle sur les places de la République ou de la Nation pour dénoncer les actes hostiles et les manœuvres souterraines contre l’Algérie, sont gentiment priés de se contenter d’horaires et de lieux reculés qui ne doivent pas gêner les mercenaires qui émargent à la Piscine [nom donné au siège de la DGSE, boulevard Mortier, ndlr].
Ce dimanche 29 octobre, les nervis du mouvement autonomiste se sont rassemblés dans la capitale française pour dénoncer le verdict prononcé dans l’affaire de l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, en août 2021. Le même discours raciste a été réitéré durant ce sit-in, auquel ont participé une dizaine de fidèles au briziden – une prouesse –, à savoir l’«injustice flagrante» subie par le «peuple kabyle» en Algérie. «La diaspora kabyle affiche sa solidarité avec les prisonniers d’identité Kabyle et leurs familles, et appelle tous les Kabyles et les amis du peuple kabyle à se joindre à cette action en faveur de la justice et des droits de l’Homme», lit-on dans un message posté la veille par cette organisation qui se vide de ses militants de jour en jour.
Un tel objet pour une manifestation n’est pas pour déplaire au pouvoir français, tant qu’il vise à diviser la société algérienne. L’activisme du MAK, soutenu, orienté et financé par les services secrets français, marocains et israéliens, démontre l’entière disposition de Paris à encourager cette subversion outre-marine qui aide Paris à entretenir une sorte de chantage à l’égard d’Alger.
Durant ce rassemblement, aucun slogan dénonçant les arrestations de manifestants pro-palestiniens pacifiques n’a été scandé par les ouailles du gourou Mehenni, sortis, trois semaines auparavant, pleurer Israël attaqué par la résistance palestinienne.
Comment la France peut-elle entretenir une organisation et lui accorder toutes les largesses, alors qu’elle est classée terroriste, et aspirer à obtenir un retour positif à ses demandes de normalisation des relations en dents de scie avec l’Algérie qui réclame son gourou ? «C’est de la pure schizophrénie», diagnostique-t-on de ce côté-ci de la Méditerranée, où on assure que rien ne changera dans les rapports avec l’ancienne puissance coloniale, dès lors que celle-ci continue de jouer double jeu.
K. B.
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