Prémices d’une guerre confessionnelle en France : musulmans en danger !
Par Karim B. – Déclarations bellicistes de personnalités artistiques françaises, notamment les chanteurs Enrico Macias et Patrick Bruel, fervents défenseurs de l’Etat fasciste d’Israël, encouragements de responsables sécuritaires et politiques à une islamophobie qui ne dit pas son nom, en insistant sur l’«indispensable protection» de la communauté juive, ainsi que ses écoles et ses synagogues, chroniques totalement antimusulmanes d’intervenants réguliers sur les chaînes de télévision françaises. Voilà le climat délétère qui prévaut en France actuellement.
Les médias dominants focalisent sur un «antisémitisme» représenté par des tags de symboles juifs sur des murs qu’ils interprètent hâtivement comme des actes hostiles aux juifs, sans même qu’ils sachent quels sont les auteurs de ces graffitis qui confinent plus à de l’art urbain qu’à quelque volonté de nuire à une religion et à ses adeptes. Ces dessins sont détournés à dessein pour exacerber la haine à l’égard des musulmans, accusés à tort de vouloir «importer» le conflit israélo-palestinien en France.
Ce dimanche, sur BFMTV, le préfet de police de Paris a réitéré ses assurances envers la communauté juive, à laquelle il a promis que toutes les dispositions ont été prises pour la protéger. De qui ? Cela, personne ne le dit explicitement. Mais quand on s’aperçoit qu’aucune mesure similaire n’a été prise au profit des lieux de culte musulmans et des musulmans eux-mêmes, il n’est pas malaisé de saisir la partialité flagrante du complexe politico-médiatique français.
Pourtant, les actes antimusulmans se sont multipliés en France depuis le début des hostilités entre l’armée israélienne et la résistance palestinienne. Des actes répréhensibles, dont le recteur de la Mosquée de Paris s’est rappelé de l’existence sur le tard, non pour les dénoncer, mais pour essayer de se racheter après son grave dérapage aux côtés de son tuteur, le grand rabbin de France, sur le même outil de propagande foncièrement pro-israélien, BFMTV.
Ce dimanche toujours, la députée Sabrina Sebaïhi a fait état d’une lettre de menace reçue par la mosquée de Nanterre et visant les musulmans. «L’islamophobie gagne du terrain, ces dernières semaines particulièrement, et dans le plus grand silence des responsables politiques», a-t-elle commenté. Qualifiant cet acte antimusulman d’«ignoble», elle a interrogé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin : «Condamnez-vous et que comptez-vous faire ?».
L’«avis aux musulmans» retrouvé dans la moquée de Nanterre est signé par un groupe qui se donne pour nom «Les amis de Charles Martel», lequel a déjà eu à faire parler de lui auparavant. «Si vos frères islamistes, salafistes ou terroristes de tous poils, ou vos organisations nationales s’en prennent d’une manière ou d’une autre à nos écoles, collèges, lycées, universités, à nos lieux publics, à nos églises ou synagogues, à nos institutions, à nos compatriotes ou, d’une façon plus large, à nos symboles sacrés de la République française, alors le feu de l’enfer s’abattra sur vous», lit-on, dans ce message hargneux. Ses auteurs intimident : «Nous brûlerons au hasard vos écoles coraniques, vos mosquées, vos commerces, vos quartiers, vos cités, et nous vous pourchasserons hors de France jusqu’au dernier».
L’Etat français est complice de ces menaces qui s’abattent sur la communauté musulmane qu’il montre du doigt implicitement et à laquelle il fait porter directement la responsabilité d’une possible confrontation interconfessionnelle, en limitant ses promesses d’assistance et son réconfort à la seule communauté juive, à l’exclusion des musulmans, désignés ainsi ipso facto comme les coupables.
K. B.
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