Annonce de Tebboune pour la diaspora : l’Amicale des Algériens «insatisfaite»
Par Houari A. – L’Amicale des Algériens en France s’est dite «insatisfaite» de l’annonce faite par le président Tebboune, lors de son discours de ce lundi, en direction de la diaspora. Dans un communiqué signé par son président pour la région sud, Mostefa Zeroual, l’Amicale des Algériens en France affirme que la communauté algérienne à l’étranger veut surtout concourir au développement du pays et ne cherche pas des prix promotionnels ou autres initiatives de circonstance. «Nous n’attendions pas de notre pays qu’il nous contente par des réductions de tarifs de billets de voyage ou des colonies de vacances pour nos enfants», a réagi cette organisation.
«Nos préoccupations ne sont point de cet ordre et les potentialités que nous pouvons mettre à la disposition de notre pays nécessitent d’autres réponses et prises en compte», a estimé cet ex-député et représentant du Rassemblement national démocratique (RND) en France. «Pour l’instant, a-t-il fait remarquer, notre communauté est livrée à elle-même et lui dire de s’organiser seule, c’est méconnaître totalement cette problématique».
Mostefa Zeroual appelle l’Etat à «se pencher sérieusement sur cette question» et à «penser à l’organisation des 21es assises de notre communauté», en rappelant qu’«il y a eu, en janvier 1973, la conférence nationale de l’émigration, avec le président Boumediene et, les 12, 13 et 14 mai 1995 à Alger, les 1res assises nationales de la communauté algérienne à l’étranger, en installant définitivement un Conseil national de la communauté, seule institution qui pourra élaborer, par les membres de la communauté, une plateforme à même de servir de document de référence pour tous».
Le président Tebboune a multiplié les gestes en direction de notre diaspora, depuis son avènement au pouvoir en décembre 2019. Des actions ont été entreprises, mais elles ne semblent pas suffire pour permettre un réel apport de nos émigrés à l’effort de développement du pays. Le chef de l’Etat s’emploie à faire revenir l’intelligentsia algérienne, dont la contribution à l’essor des économies occidentales et de celles des riches pétromonarchies du Golfe est reconnue par tous. Mais les conditions ne semblent pas pleinement réunies pour permettre un retour massif de cette matière grise qui ne demande, pourtant, qu’à servir son pays d’origine. Les réflexes bureaucratiques ataviques, que le président lui-même ne cesse de dénoncer, empêchent une telle possibilité à court terme.
H. A.
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