Exigence d’un cessez-le-feu à Gaza : les Etats-Unis sur les pas de l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Après plusieurs votes au Conseil de sécurité des Nations unies, où la représentante des Etats-Unis émettait honteusement son veto pour bloquer des résolutions, souvent proposées par l’Algérie, appelant à un cessez-le feu à Gaza, la première puissance mondiale semble avoir fini par se résoudre à l’évidence, et donner, enfin, raison à l’Algérie qui n’a jamais perdu espoir que le Conseil se décide un jour à assumer ses responsabilités historiques.
Sans transition, ni mea-culpa, l’administration Biden a présenté, lundi, au Conseil de sécurité de l’ONU un texte se voulant une traduction de l’accord proposé – à la hussarde, certes, mais de façon tout à fait officielle – par le chef de la Maison-Blanche devant permettre «un cessez-le-feu, le retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza, la libération des otages, une augmentation de l’aide humanitaire, le rétablissement des services de base et le retour des civils palestiniens dans le nord de Gaza». Il soutient également la solution à deux Etats et souligne «l’importance d’unifier la bande de Gaza avec la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne».
Les Américains souhaitent obtenir la plus grande adhésion possible au sein de l’institution onusienne, tout en sachant que tous les autres membres, Algérie en tête, sont déjà acquis à toute initiative susceptible d’amener Israël à stopper cette furie meurtrière qui dure depuis huit mois. Même si la proposition américaine demeure ambigüe sur certains points, dont notamment celui concernant l’avenir du Hamas dans la bande de Gaza.
Il restera à savoir ce que les Américains prévoient de faire une fois leur texte adopté : vont-ils continuer à assumer cette option contre vents et marées ? Comment envisageraient-ils de faire appliquer leur résolution ? Quelle que soit l’issue de cette démarche, et quelle que soit la réaction de leur éternel protégé, les Etats-Unis ne pourront plus, à moins de se déjuger et de perde la face, d’abord envers les électeurs qui s’apprêtent à élire un nouveau Président, revenir en arrière pour continuer à soutenir le jusqu’auboutisme nihiliste de Netanyahou et de son gouvernement fasciste. Cela peut être le déclic.
R. M.
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