Un lobbyiste du Makhzen ennemi juré de l’Algérie à la tête du Quai d’Orsay ?
Par Kamel M. – Les observateurs de la scène politique française voient en l’eurodéputé français Thierry Mariani le futur ministre des Affaires étrangères si le Rassemblement national confirmait sa montée en puissance lors des législatives anticipées prévues le 30 juin et le 7 juillet prochains. Cette probable désignation au Quai d’Orsay ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre l’Algérie et la France qui sera marqué par une crise diplomatique profonde qui pourrait aller jusqu’à la rupture des relations diplomatiques. En effet, cet ancien membre du gouvernement Fillon, qui a basculé de la droite à l’extrême-droite, nourrit une hostilité maladive envers notre pays. Et pour cause.
Thierry Mariani est un lobbyiste pro-marocain qui mange au râtelier du Makhzen et est impliqué dans l’affaire du Marocgate contre lequel il s’est soulevé d’une manière tellement zélée qu’il s’est démasqué lui-même, dénonçant au passage ce qu’il a qualifié d’«ingérence» de l’Algérie au sein du Parlement européen à travers un comité pro-sahraoui qui serait téléguidé à partir d’Alger. «Entre le Maroc et la France, il y a plus qu’un malaise. L’erreur diplomatique initiale de Macron a rompu la relation avec le roi du Maroc. Nous devons renouer avec Rabat notamment en reconnaissant la marocanité du Sahara Occidental et en cessant notre soumission à Alger», a-t-il affirmé, dans un de ses nombreux messages intéressés postés sur X (ex-Twitter).
«Dans une déclaration à une chaîne de télévision française, le député FN Thierry Mariani a fait un réquisitoire sans concession contre la politique du président Emmanuel Macron vis-à-vis de l’Algérie et du Maroc», se flattent les médias marocains, en reprenant un réquisitoire de l’eurodéputé contre le président français qu’il appelle à «arrêter de penser le Maroc comme un pays sous-développé» (sic), au lendemain du séisme qui a frappé le royaume. «Macron a depuis au moins 2021 choisi le camp de l’Algérie contre le Maroc. Pourquoi Macron refuse de reconnaître la marocanité du Sahara comme l’ont fait les Etats-Unis en 2020 et l’Espagne ?» s’est-il plaint.
Actionné à partir de Rabat, le probable successeur de Stéphane Séjourné participe au travestissement de la vérité sur la situation au Sahara Occidental, accusant régulièrement le Front Polisario de «dépassements», qu’il va jusqu’à qualifier d’«actes barbares», pour couvrir la répression féroce contre les Sahraouis par le régime autocratique de Mohammed VI, tout en appelant à violer les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne interdisant l’exploitation des richesses souterraines et halieutiques dans les territoires sahraouis occupés.
Avec les soubresauts politiques et sociaux qui secouent la France, dont les actes hostiles n’ont pas cessé pour autant avant même l’avènement annoncé du Rassemblement national au pouvoir, la visite du président Tebboune à Paris est plus que jamais compromise.
K. M.
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