La France de Macron et Attal : néant total et un pays sérieusement ébranlé
De Paris, Mrizek Sahraoui – Les Français sont appelés, ce dimanche 7 juillet, à élire leurs députés, au terme d’une campagne courte, harassante, avec une suite des plus périlleuses pour la République. Cette République qui court le risque, voire s’apprête à vivre son deuxième 18 Brumaire – démocratique cette fois – de son histoire. En cause, la victoire probable du parti d’extrême droite, mouvement dont le fondateur eut tant et tant de fois maille à partir avec la justice de son pays pour des propos à la fois antisémites, négationnistes, mais aussi haineux et xénophobes à l’encontre des étrangers, une victoire qui est à portée de bulletins de vote. D’ailleurs, les résultats du premier tour, comme les sondages, plaident en faveur du sacre de ce mouvement avec, prédisent des instituts de sondage, une majorité relative au regard des désistements et le jeu d’alliances de circonstance.
Une majorité simple mais qui n’empêche cependant pas la constitution d’un gouvernement issu des rangs du Rassemblement national. Ni que celle-ci évite à la France de sombrer dans le chaos. Des manifestations sont déjà programmées dès l’annonce des résultats, dimanche soir, devant l’Assemblée nationale. Afin de faire face aux débordements, 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Une note des renseignements français, reprise par les médias locaux, fait état d’un risque réel de trouble à l’ordre public dans la capitale ainsi que dans les grandes métropoles, Marseille, Lille, Lyon, Bordeaux.
En réalité, c’est tout le pays qui risque l’embrasement. Car, d’un côté, l’on estime impensable de laisser un parti fasciste gouverner la France. Quand, dans l’autre camp, on brandit la nécessité de respecter le choix du peuple. Une dichotomie qui exacerbe l’énorme fracture entre les Français, dont Emmanuel Macron porte l’entière imputabilité. Responsable, parce que ce dernier a activement participé, accusent ses détracteurs, au ravalement du visage répugnant de l’extrême droite par un macronisme disruptif qui a même fini par détruire la République.
Ainsi, le soleil d’Austerlitz ne brille plus dans le ciel de la macronie dont le chef, Emmanuel Macron, passe, dès après l’annonce de la dissolution du Parlement, de Jupiter à paria. La photo du Président est bannie des affiches de campagne, lui-même ayant été prié de rester en retrait. Même les logorrhées encomiastiques habituelles des éditorialistes politiques sont en mode pause. Mais bien que prié de s’éclipser, Emmanuel Macron a continué de prendre la parole, une parole dite sans être accompagnée par des coups de menton, mais ayant la captatio benevolentiae.
Après un peu plus de sept ans de règne, il ne reste de l’homme de la déclaration d’Alger, en 2017, lors de laquelle, avec un courage politique inouï et en tant que candidat, il déclara que la colonisation «est un crime contre l’humanité», déclaration qui avait suscité une immense polémique en pleine campagne électorale, mais aussi de l’admiration, de cet homme, il ne reste que du néant et une République au bord du chaos.
Néant total et une nation sérieusement ébranlée.
M. S.
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