L’extrême-droite occidentale est un boomerang de leur colonialisme

Sartre harkis
Sartre n’a jamais avancé que le FLN avait assassiné des harkis. D. R.

Une contribution de Kouidri Saadeddine – Kamal Guerroua dans son essai Sartre et l’Algérie pose la question : pourquoi a-t-on oublié Sartre ? Ma réponse est : si ce philosophe a été oublié, c’est parce que la Révolution algérienne l’a été, puisque le moudjahid a effacé le Révolutionnaire. Dans ce livre plein d’éloges justifiés, sauf qu’à la limite cet hommage risque de mener à la question suivante : cet anticolonialiste a été fait par la Révolution ou l’inverse ? Les hommes de l’envergure de Sartre jalonnaient notre Révolution qui a été, rappelons-le, le fait du FLN-ALN. L’écrivain semble l’oublier puisqu’il écrit à la page 179-194, à la fin du livre, «encore une fois, c’était comme si Sartre racontait» les massacres des harkis par des unités de l’ALN. Pourtant, dans tout son essai, il n’y a pas un seul mot, ou ne serait-ce qu’une allusion, qui permet à l’auteur de mettre dans la bouche de Sartre une telle accusation.

Dans L’Algérie en guerre de Mohamed Téguia, on peut lire à la fin du livre la chronologie de tous les événements dramatiques de ladite période. Cet événement des harkis assassinés par l’ALN n’existe point. L’officier de l’ALN aurait-il menti par omission ? Pourquoi doit-on croire à cette grave accusation quand on sait que le commandant Azzedine l’a qualifiée de mensonge. Si, je crois, à la parole des deux officiers, quelle est cette certitude qui permet à l’autre de reprendre une propagande de l’ennemi si ce n’est par une conviction latente !

Comment un tel événement n’a-t-il pas été condamné par le philosophe ? Quand on peut lire dans le livre de Guerroua qu’en 1974 Sartre disait : «La liberté qui me constituait comme homme constituait le colonialisme comme une abjection.» Qui d’autre que le FLN-ALN lui avait révélé objectivement cette abjection, sachant que les dirigeants de la Révolution algérienne étaient influencés particulièrement par les marxistes dont la victoire vietnamienne dirigée par le Parti communiste à Dien Bien Phu fut comme le détonateur précédant le coup de feu du 1er Novembre 1954.

Le départ à l’extérieur ou plutôt la débandade de la Direction politique après l’assassinat de Ben M’hidi avaient excité les opportunistes de toutes tendances politique à se remettre en scène, ce qui obligea des officiers supérieurs l’ALN à reprendre tous les postes clés pour les remettre aux mains des colonels les plus prestigieux, surnommés les 3 B.

En général, on ne fait pas cas des effets des coups de boutoir de l’ennemi. Après la mort et la torture, ils sont dans le langage comme «De Gaulle nous a donné l’indépendance», «Guerre d’Algérie», et non lutte de libération, Bataille d’Alger et non la France torture et assassine en Algérie, avec une guerre perpétuelle des mémoires, où la propagande arrive à entretenir la confusion entre la victime et son bourreau. Cette dernière n’a de prise que sur celle et celui qui sont inconscients de l’enjeu dominant. Un exemple : dans la presse, ce jeudi 17 du mois en cours, je relève d’un article l’affirmation suivante : «La guerre actuelle, bien que présentée sous des prétextes politiques et sécuritaires, est en réalité profondément enracinée dans les interprétations des textes de la Torah.»

L’auteur cherche les sources du génocide à Gaza dans la religion et non pas dans l’intérêt d’Israël à posséder un territoire géostratégique en sus des plus riches en pétrole, entre autres, tout en sachant que l’utilisation de la religion, comme de toute idéologie, sert de tout temps à masquer ou à légitimer les crimes des pouvoirs . L’auteur enrobe le colonialisme de peuplement, synonyme de génocide, sous le prisme du religieux. C’est sous une couverture semblable que le capitalisme a fait long feu durant cinq siècles, depuis le génocide des Amérindiens, malgré les avertissements du plus grand savant en la matière Karl Marx, en l’occurrence, mais qui était aveugle à ce sujet ; on verra plus loin la raison, et qui avait écrit : «Le capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.»

Et s’il avait été amérindien, africain ou asiatique, il aurait ajouté : comme celui commis dans les colonies et qui a transformé la classe politique dominante occidentale en anthropophage et qui, depuis des siècles, continue de dévorer les colonies et les ex-colonies, de les dépouiller de leurs richesses matérielles et immatérielles. L’avidité s’est imprégnée en eux comme une première qualité de leur «humanisme», jusqu’à le transmettre à leurs chérubins, des Israélites avec comme chef Netanyahou qui serait poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en sus d’être poursuivi par la justice de son propre pays pour corruption. L’immunité de sa fonction le préserve de la prison. On comprend que son intérêt personnel est de demeurer à son poste actuel et qui n’a rien à voir avec la Torah, n’est-ce pas ! Cédric Robinson explique que le capitalisme et le racisme ont évolué avec le système féodal plutôt que constituer une rupture avec lui (comme le pensent les communistes occidentaux, et pas seulement sous l’influence de Marx qui, lui, croyait à la rupture du capitalisme avec la féodalité) pour aboutir à un système mondial moderne du «capitalisme racial reposant sur l’esclavage, la violence, l’impérialisme et le génocide».

La solidarité avec la Palestine est une fierté pour l’Algérien, aujourd’hui plus que dans la période précédente, mais autant qu’au temps de Boumediène. La solidarité avec les causes justes cimente naturellement l’union populaire et consolide ses acquis. Ça ne sera plus le cas dorénavant puisque le président de la République a annoncé officiellement la pratique de l’économie libérale qui est en opposition à l’économie socialiste de marché que tous les pouvoirs successifs depuis l’indépendance ont pratiquée, malgré les coups de boutoir au temps de Chadli et de Bouteflika, avec des hauts et des bas, cahin-caha et qui, aujourd’hui, triomphe dans le monde avec la Chine comme exemple, et dont on s’en prive aujourd’hui.

L’Occident, dominé par l’extrême droite arrive au point de faire un scandale-posthume à l’abbé Pierre. Elle l’accuse, dix-sept ans après sa mort, d’avoir les faiblesses naturelles d’un homme avant tout. C’est l’exemple le plus récent de tous ceux qui ne répètent pas après eux leurs litanies raciste, colonialiste, sioniste, sémite-juif… Gare à celui qui croit tourner la page avec eux avant de les avoir battus à plate couture.

S. K.

Commentaires

    Luca
    25 juillet 2024 - 20 h 48 min

    Oui c’est le nazisme, les petits coups montés , le mensonge , la médiocrité et surtout la consanguinité le protocole débile , l’armada des gueux

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