Comment les puissances mondiales permettent le génocide en Palestine

EM palestine
Les chefs d'Etat français et allemand : soutiens zélés à l'Etat nazi d'Israël. D. R.

Une contribution de Khaled Boulaziz – «Chaque Palestinien, en raison même de son existence, est un rappel permanent de l’injustice qui leur a été infligée.» (Edward Saïd, intellectuel palestinien). La tragédie en cours en Palestine est un témoignage flagrant de l’indifférence et de la complicité du monde. Le génocide brutal perpétré par le régime sioniste n’est pas seulement un problème localisé, mais un échec moral mondial. Un tel crime ne pourrait continuer sans une alliance puissante qui le soutient – militairement, politiquement et financièrement. Cette alliance est ancrée non seulement dans les capitales occidentales, mais aussi dans les couloirs silencieux du monde arabe. L’absence de réaction indignée, que ce soit de la part des gouvernements ou des populations, reflète une apathie troublante qui permet la souffrance incessante des Palestiniens.

Soutien de l’Occident : la fondation du pouvoir israélien

L’Occident, en particulier les Etats-Unis et l’Europe, sert de pilier à la puissance militaire israélienne. Chaque année, des milliards de dollars d’aide militaire affluent vers Israël, garantissant que son armée reste l’une des plus sophistiquées et puissantes au monde. Il ne s’agit pas seulement de défense, c’est aussi une manière d’imposer une occupation, de réprimer la résistance et de perpétuer la violence systématique contre le peuple palestinien.

Sur le plan politique, les nations occidentales offrent à Israël un soutien inébranlable, le protégeant de toute responsabilité sur la scène internationale. Dans des forums comme les Nations unies, les résolutions qui pourraient remettre en question les actions israéliennes sont systématiquement bloquées ou diluées, notamment par les Etats-Unis. Cette couverture diplomatique accorde à Israël l’impunité, lui permettant d’agir sans craindre de représailles.

Financièrement, l’Occident est profondément impliqué dans l’économie israélienne, notamment dans les secteurs qui profitent de l’occupation. De l’industrie de l’armement aux entreprises technologiques fournissant des outils de surveillance, les investissements et les entreprises occidentales alimentent les mécanismes mêmes qui oppriment les Palestiniens. Ce n’est pas simplement un soutien économique, c’est un endossement tacite de l’occupation et de la violence qui l’accompagne.

Le silence du monde arabe : une trahison de la fraternité

Tout aussi troublant est le silence du monde arabe qui frôle la trahison. Jadis symbole de résistance au colonialisme, la cause palestinienne a progressivement perdu de son importance dans le monde arabe. De nombreux gouvernements arabes ont opté pour la normalisation avec Israël, privilégiant les alliances stratégiques et les gains économiques au détriment de la cause palestinienne. Les Accords d’Abraham, qui ont vu plusieurs nations arabes officialiser leurs relations avec Israël, en sont l’exemple. Ces accords sont présentés comme pragmatiques mais, en réalité, ils représentent un abandon flagrant de la cause palestinienne. En normalisant les relations sans obtenir de concessions significatives pour la Palestine, ces gouvernements ont tacitement accepté le génocide en cours.

Dans les rues, bien que la sympathie pour les Palestiniens demeure, elle ne s’est pas traduite par une action soutenue ou significative. La répression exercée par de nombreux régimes arabes a étouffé les manifestations et réduit au silence la dissidence, mais il existe également un sentiment de désespoir, une reconnaissance que des décennies de solidarité ont peu fait pour changer la situation sur le terrain.

Le rôle des médias dans la formation des perceptions

Les médias, particulièrement en Occident, jouent un rôle crucial dans la formation des perceptions publiques du conflit. Souvent, le récit présenté est celui d’une fausse équivalence, dépeignant la situation comme un conflit entre deux parties égales, plutôt que comme une occupation par un Etat puissant d’un peuple sans Etat. Cette vision déformée non seulement obscurcit la réalité, mais sert aussi à justifier la violence continue contre les Palestiniens.

De plus, le langage utilisé dans les reportages reflète souvent celui de l’Etat israélien, avec des termes comme «opérations de sécurité» pour décrire des actes d’agression et de punition collective. Cette banalisation de la violence change le récit, dépeignant les Palestiniens comme les agresseurs plutôt que comme des victimes de l’oppression.

Dans le monde arabe, les médias contrôlés par l’Etat reflètent généralement la position officielle des gouvernements qui, comme mentionné, sont de plus en plus alignés avec Israël ou réticents à le défier. Les médias indépendants sont confrontés à la censure et aux restrictions, limitant leur portée et leur impact.

Un échec moral mondial

Le génocide en Palestine représente un échec moral profond à l’échelle mondiale. Il reflète un ordre mondial où la force prime le droit, où les puissants peuvent commettre des atrocités en toute impunité tant qu’ils ont les bons alliés. Le soutien inconditionnel de l’Occident à Israël, combiné à la complicité silencieuse du monde arabe, a créé une situation où la justice pour les Palestiniens semble plus lointaine que jamais.

Il ne s’agit pas seulement d’une trahison du peuple palestinien, mais aussi d’une trahison des valeurs que la communauté internationale prétend défendre : les droits de l’homme, la justice et l’Etat de droit. Le silence et l’inaction de la communauté mondiale envoient un message glaçant : la vie des Palestiniens est négligeable, leur souffrance un prix acceptable dans la poursuite d’intérêts géopolitiques et économiques.

La vision ésotérique à l’origine du conflit

Au cœur de cette situation maléfique ne se trouvent pas seulement des stratégies géopolitiques ou des intérêts financiers, mais une vision ésotérique partagée par certains : l’idée qu’ils sont un «peuple élu» destiné à dominer, et que le reste de l’humanité est créé pour les servir. Cette idéologie déformée alimente un état d’esprit dangereux où la souffrance des autres est vue comme justifiée, voire nécessaire. Pour ceux qui adhèrent à cette croyance, la guerre contre la Palestine n’est pas seulement un conflit territorial ou économique, mais une mission divine, une guerre sainte où tous les moyens sont justifiés par les fins.

Cette conviction hallucinatoire d’être divinement élu nourrit un sentiment de droit et d’impunité, créant une vision du monde qui divise l’humanité en «nous» et «eux», où «eux» – les non-élus – sont relégués à la servitude ou à la soumission. C’est une idéologie toxique qui déshumanise les Palestiniens, réduisant leur souffrance à de simples obstacles à surmonter dans la poursuite d’un plan divin supposé.

La voie à suivre : confronter les racines de l’injustice

Pour changer cette situation, il est nécessaire de réorienter fondamentalement l’approche mondiale vis-à-vis de la question palestinienne. Cela implique de tenir Israël responsable de ses actions par des mesures concrètes : sanctions, embargo sur les armes et actions en justice contre ceux qui sont responsables de crimes de guerre.

L’Occident, particulièrement les Etats-Unis, doit réévaluer son soutien inconditionnel à Israël. Il ne s’agit pas d’abandonner le droit d’Israël à exister, mais d’exiger qu’il se conforme au droit international et respecte les droits des Palestiniens. Les nations européennes, elles aussi, doivent utiliser leur influence économique et politique pour pousser Israël à mettre fin à l’occupation.

Le monde arabe doit redécouvrir sa conscience. Les gouvernements devraient accorder la priorité à la cause palestinienne dans leur politique étrangère, non seulement comme un outil rhétorique, mais comme un élément central de leur engagement international. Les accords de normalisation avec Israël doivent être réévalués à la lumière des actions israéliennes en Palestine. La société civile arabe, malgré la répression qu’elle subit, doit trouver de nouvelles manières d’exprimer sa solidarité avec les Palestiniens et de transformer la sympathie en action.

Enfin, le public mondial doit rejeter les récits qui obscurcissent ou justifient le génocide en cours en Palestine. Cela implique de soutenir les médias indépendants, d’amplifier les voix palestiniennes et de défier la propagande qui déforme la réalité de l’occupation.

Le chemin à suivre est difficile, mais pas impossible. Le génocide en cours en Palestine ne peut continuer qu’avec la complicité des puissances mondiales. Pour y mettre fin, nous devons confronter ces puissances et exiger la justice, non seulement pour les Palestiniens, mais pour notre humanité commune. Pour ce faire, il faut non seulement défier les alliances politiques et militaires, mais aussi confronter et démanteler les idéologies dangereuses qui justifient cette violence au nom d’un mandat divin.

Toute cette situation maléfique ne dérive pas seulement de motivations économiques ou politiques, mais aussi d’un concept ésotérique détenu par certains qui hallucinent en se croyant le «peuple élu» et croient que le reste de l’humanité est créé pour les servir. Cette guerre ne concerne pas seulement l’argent ; elle concerne une croyance. Ce n’est qu’en abordant à la fois les fondations matérielles et idéologiques de ce conflit que nous pourrons espérer mettre fin à la souffrance et atteindre la véritable justice pour le peuple palestinien.

K. B.

 

Comment (8)

    Anonyme
    15 août 2024 - 18 h 55 min

    J ai lu sur votre site que le général Chengriha et l ANP rassurant notre peuple pour les élections à venir en Algérie. C est la priorité du moment et soyons tous derrière notre noble armée car l Algérie dérange bcps d ennemis sionistes et autres . C est important que le général Chengriha rassure le peuple algérien, la France Israël Maroc UAE et même d autres qu on pense être nos alliés, non faut compter sur nous même d’abord en interne et en externe et pour finir Vive l’ Algérie son peuple et son armée et services compétents. Grand merci à ces derniers 🇩🇿❤️ et soyez plus que vigilant pdt cette période et même nous peuple algérien nous sommes les yeux et les oreilles des forces de sécurités algeriennes . …

    Raiss
    13 août 2024 - 20 h 41 min

    Les puissances mondiales n’ont été pendant très longtemps qu’une mafia coloniale hégémonique judéo-chrétienne, et je crois que seule une contre-mafia, qui doit être plus puissante, peut les arrêter.

    MOHAND Si TIZI
    13 août 2024 - 14 h 57 min

    C’est tout simplement…… INCROYABLE ! Comment les gens des pays dits « CIVILISÉS » osent permettre cela ? Ils l’ont permis au criminel Hitler de génocider des MILLIONS DE PAUVRES JUIFS ABSOLUMENT….. SANS DÉFENSE ! pourquoi voudriez-vous, aujourd’hui, qu’ils bougent leur plus petit doigt pour sauver des « arabes » qui les ont aidé, hier, durant les deux dernières guerres (14-18 et 39-45) à combattre le criminel Hitler en envoyant nos propres enfants se faire tuer sur les terres européennes POUR SAUVER…… les démokhraties occidentales quand les pays eux-mêmes sont INCAPABLES de se défendre par « LEURS PROPRES MOYENS »……. CHAH FI RABKOUM !!! NE VENEZ PAS, AUJOURD’HUI, PLEURNICHER COMME DES GONZESSES……

      MOHAND Si TIZI
      13 août 2024 - 23 h 01 min

      Bien lire : « …..quand LES PAYS ARABES eux-mêmes sont INCAPABLES de se défendre par leurs propres moyens… » les reste sans changement.
      Toutes mes excuses aux lecteurs d’A.P.
      Merci.

    DZ
    13 août 2024 - 12 h 42 min

    c est fini pour les palestiniens a mon avis l occident qui soutient l entite rien de surprenant la lachete des musulmans y est pour beaucoup dans le malheur palestinien

    Luca
    13 août 2024 - 11 h 53 min

    Ce sont des fous sectaire surtout en France,… Vivement l’ère du front populaire et la fin de Mr macron, qui pour moi n’a jamais existé, et finira par pleurer devant tout le monde en disant qu’il n’était pas conscient et capable

    Abou Stroff
    13 août 2024 - 10 h 49 min

    « Comment les puissances mondiales permettent le génocide en Palestine » titre K. B..

    je pense que le génocide ayant lieu, au moment présent, en Palestine, n’est que le dernier génocide en date dans l’histoire de l’expansion (colonialisme puis impérialisme, puis la soi disant mondialisation que enrichit les riches et affame les pauvres) du capitalisme à partir de sa base européenne.

    en termes crus, les puissances mondiales et leur vassaux (les régimes arabo-musulmans en tant que vestiges coloniaux et régimes racistes, au même titre que l’entité sioniste, basés sur la religion) n’ont aucun intérêt à ce qu’un Etat palestinien non-religieux émerge dans la région, bien au contraire.

    ceci étant dit, reconnaissons que l’expansion coloniale est jalonnée de génocides (amérindiens, aborigènes, maoris, africains, etc) et, à moins d’être naïf, pour ne pas dire niais, tout concourt à ce qu’il y ait d’autres génocides, à moins de neutraliser le capitalisme en tant que système.

    en effet, la guerre et le massacre de populations est une partie intégrante du mode de fonctionnement du capitalisme, en tant que système et il n’y a que les niais qui croient que le capitalisme pourrait matérialiser un monde des Bisounours où tout le monde, il est gentil, où tout le monde, il est beau et où tout le monde, il devrait être musulman pour s’assurer d’une place au paradis des …………………arabo-musulmans.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que la seule manière de lutter contre l’entité sioniste est de rejeter la vision religieuse des choses et des phénomènes que partagent le mouvement sioniste, le mouvement islamiste et ……………………..K. B., et d’insérer la question palestinienne, dans une problématique de colonisation qui ne peut être dépassée que par un processus (violent ou non violent, peu importe) de décolonisation.
    toute autre approche (et notamment la vision religieuse à laquelle semble être attaché K. B.) ne peut que garantir et pérenniser la domination de l’entité sioniste sur la région et à faciliter le génocide en cours du peuple palestinien.

    wa el fahem yefhem

    PS: K. B. conclut: « Ce n’est qu’en abordant à la fois les fondations matérielles et idéologiques de ce conflit que nous pourrons espérer mettre fin à la souffrance et atteindre la véritable justice pour le peuple palestinien. »
    je pense que les « fondations matérielles » du conflit sont les fondations du capitalisme en tant que système et « aborder » ces fondations matérielles revient à remettre en cause le système en question.
    question à un doro: la vision religieuse des choses et des phénomènes est elle « armée » pour remettre en cause un système qui n’a pas de place dans le paradigme religieux?
    quant aux fondations idéologiques, reconnaissons que tous les textes religieux, y compris les textes musulmans, reconnaissent que la Palestine à été réservée par le Bon Dieu, himself, aux ……………..juifs, d’où l’impossibilité de remettre en cause l’existence de l’entité sioniste si nous adoptons une vision religieuse des choses et des phénomènes.

    wa re el fahem yefhem.

      Anonyme
      13 août 2024 - 16 h 37 min

      Ta fixette raciste sur le monde arabomusulman ne nous permet pas d’entrevoir un début de réponse sur comment ta « civilisation » apporte La solution.
      Ou l’faem y fhem…

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