Algérie-Maroc : les médias marocains fabulent sur une «médiation espagnole»
Par Kamel M. – C’est cyclique chez les Marocains. Après chaque acte hostile qui leur vaut des représailles méritées de la part de l’Algérie, ils inventent des «efforts» et des «bons offices» de pays tiers pour rapprocher les deux pays voisins que tout sépare. Que n’a-t-on pas entendu sur des tentatives de médiations saoudiennes, turques, africaines et autres ? Cette fois-ci, ce serait l’Espagne qui en serait l’initiatrice, le gouvernement de Pedro Sanchez «souhaitant», selon les outils de propagande du Makhzen, «réunir le Maroc et l’Algérie lors de la prochaine session des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, prévue en fin d’année».
Les Marocains s’accrochent à l’espoir qui serait né de la visite du président du Comité militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’amiral Rob Bauer, au Maroc du 28 au 30 avril. «Un déplacement précédé par une escale à Alger», lit-on. Le Makhzen essaye donc de lier cette tournée à la crise permanente qui empoisonne les relations entre Alger et Rabat en raison des provocations incessantes du régime de Mohammed VI, à la solde d’Israël, des Emirats arabes unis et de la France. La France qui, apprend-on, s’apprête à renforcer l’armée de l’air marocaine par des hélicoptères de combat.
En février dernier, des sources marocaines avaient corrigé une information rapportée par certains médias paraissant à Rabat, selon laquelle le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, aurait proposé la médiation de son pays entre le Maroc et l’Algérie. «Balivernes ! C’est le Maroc qui a sollicité des Espagnols qu’ils intercèdent auprès des autorités algériennes dans l’espoir d’un retour à la normale dans les relations brouillées entre Rabat et Alger.» avaient indiqué ces sources, qui en voulaient pour preuves l’annulation par l’Algérie, à la toute dernière minute, de la visite officielle que devait effectuer à Alger le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
Les mêmes sources avaient précisé, dans le sillage, que ce n’était pas la première fois que le Makhzen demandait à des pays tiers d’intervenir pour tenter d’aboutir à une normalisation des relations entre les deux voisins. En effet, avant les Espagnols, Mohammed VI avait pris langue avec les Qataris et les Saoudiens, mais aucune des tentatives précédentes n’avait été fructueuse.
Ces sources se disaient persuadées que le dossier sahraoui n’est pas seul à empêcher toute possibilité de dégel entre Alger et Rabat, tant cette question n’a pas empêché, par le passé, les deux capitales de maintenir un dialogue à minima, en dépit des sempiternelles provocations marocaines qui ont atteint leur paroxysme avec l’assassinat de camionneurs algériens à l’aide de drones israéliens. C’est, justement, cette alliance entre le régime marocain et l’entité sioniste qui rend impossible une quelconque entente, l’Algérie estimant la coopération militaire entre le voisin de l’Ouest et le régime criminel de Tel-Aviv comme une menace directe sur sa sécurité et son intégrité territoriale.
Enfin, ces sources marocaines disaient comprendre l’intransigeance de l’Algérie à l’égard du Maroc et conseillaient au régime marocain de ne pas s’échiner à rechercher un retour à la normale dans la région, à partir du moment où ce dernier a permis à Israël de s’implanter au Maghreb, brisant définitivement le rêve d’une union maghrébine. Projet saboté par les convoitises d’un Makhzen adoubé par des puissances appartenant à l’Axe du mal, lequel axe hostile soutient, en ce moment même, financièrement, militairement et diplomatiquement le massacre des Palestiniens à Gaza, à Rafah et en Cisjordanie.
K. M.
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