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«Humilité» et «exigence» : cette absurdité de l’inconsistant Macron qui attise la colère d’Alger

Par Abdelkader S. – Depuis Johannesburg, où se tient le Sommet du G20, le président français Emmanuel Macron a ravivé, une nouvelle fois, la question sensible des relations entre la France et l’Algérie. Un Sommet auquel le président Tebboune n’a pas pris part, préférant déléguer le Premier ministre, Sifi Ghrieb, alors que plusieurs médias français spéculaient depuis des jours sur une possible rencontre entre les deux chefs d’Etat dans la capitale sud-africaine. Une rencontre perçue comme une première étape vers un dégel du dialogue, rompu depuis longtemps entre Alger et Paris. Finalement, ces attentes françaises auront fait des gorges chaudes pour rien, si bien que les deux dirigeants ne se sont pas croisés, et les tensions diplomatiques n’ont pas connu l’apaisement espéré.

Dans sa déclaration, Emmanuel Macron s’est, en effet, de nouveau appuyé sur sa formule politique désormais bien connue, son fameux «en même temps», affirmant ainsi vouloir conjuguer «humilité» et «exigence» dans la relation avec Alger. Une approche qui, loin de clarifier les intentions françaises, interroge. Comment concilier une posture qui se veut humble avec une attitude présentée comme exigeante ? Comment un pays peut-il prétendre à la fois se départir de tout réflexe paternaliste tout en fixant des conditions à son interlocuteur ?

Evoquer simultanément une «exigence» envers Alger ne peut être interprété autrement que comme une manière détournée de maintenir une forme de pression politique ou diplomatique. De quoi laisser planer le doute sur la réelle orientation voulue par l’Elysée.

Cette nouvelle déclaration, en tout cas, ne semble pas de nature à relancer le dialogue. Au contraire, elle renforce l’impression que les relations bilatérales restent bloquées dans une impasse. Si le président Tebboune a estimé qu’il n’était pas opportun de rencontrer son homologue français pour le moment, c’est que les conditions ne sont pas réunies pour une reprise de contact au plus haut niveau. En tout cas, tant que le discours d’Emmanuel Macron continuera d’osciller entre nuances et ambiguïtés, n’apportant pas de perspective claire quant à une sortie de crise.

Cette sortie médiatique confirme que ce n’est pas demain la veille que les relations entre l’Algérie et la France retrouveront une forme de normalité. Entre les attentes, les malentendus et les non-dits, la distance semble plus que jamais installée entre Alger et Paris. Et tant que la France continuera d’avancer avec son propre agenda, la méfiance perdurera.

Le Sommet de Johannesburg, qui pouvait constituer un moment symbolique pour relancer un dialogue rompu, se conclut finalement par un constat d’échec. La fracture reste ouverte, et aucune déclaration, fût-elle habillée d’humilité ou d’exigence, ne semble en mesure de la refermer pour l’instant.

A. S.

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