Par Nabil D. – Le message de celui qui se donne pour nom Axel Bellabbaci, considéré comme le numéro deux du MAK, est un aveu explicite. Il ne s’agit plus d’un soupçon mais d’une confirmation ouverte de la collusion entre Christophe Gleizes, Xavier Driencourt et le mouvement classé terroriste en Algérie. En affirmant que «le procès de Christophe Gleizes, c’est le procès de la Kabylie», Bellabbaci brise tout semblant de distance et valide sans détour les griefs présentés par la justice algérienne, qui dépeignent une interaction politique active entre le faux journaliste français, l’ancien ambassadeur-officier DGSE à Alger et la direction du MAK. Cette prise de position, publique et assumée, ôte le voile qui restait encore.
Le message de Bellabbaci s’inscrit dans la foulée des déclarations de Xavier Driencourt sur Europe 1, où l’ancien ambassadeur – décrit par le bras droit de Ferhat Mehenni comme «le meilleur spécialiste français de l’Algérie» – a évoqué la condamnation de Gleizes ainsi que la déclaration d’indépendance que le MAK entend proclamer le 14 décembre, sur instigation d’Israël. Les louanges adressées à Driencourt, salué pour son «courage» et sa «franchise», renforcent la présence d’une proximité revendiquée entre le MAK et la figure diplomatique nostalgique de l’Algérie française. Cette mise en scène publique constitue une forme de confirmation politique qui conforte la justice algérienne dans son verdict.
Ce nouvel épisode s’ajoute à la bombe déclenchée il y a quelques semaines par Mustapha Aziz. L’homme d’affaires marocain a affirmé que la DGED, le service de renseignement extérieur du Maroc dirigé par Yassine Mansouri, a exercé un ascendant sur le MAK et versé plusieurs millions d’euros à son président, Ferhat Mehenni. Les propos de Bellabbaci, qui arrivent dans un climat déjà saturé de révélations, donnent l’impression d’un mouvement pris au piège de ses propres communications.
Ces déclarations successives dénotent, en effet, un amateurisme politique flagrant au sein du MAK et de ceux qui gravitent autour de lui. L’organisation apparaît incapable de contrôler son récit, laissant filtrer des messages qui, au lieu de défendre sa «cause», l’enfoncent. Les sorties médiatiques non coordonnées, les hommages imprudents, les références directes à des figures politiques françaises ou marocaines dessinent le portrait d’un mouvement en pleine dérive stratégique.
Les autorités n’ont plus besoin de multiplier les démonstrations. Ce sont désormais les acteurs eux-mêmes qui fournissent, par leurs propres déclarations, des fragments que la justice algérienne peut assembler pour conforter son argument massue sur la présence d’un réseau de soutiens étrangers au MAK.
En un message, le numéro deux du MAK a offert la confirmation la plus directe jamais donnée des accusations circulant depuis des mois. Une sortie qui, loin de renforcer la crédibilité de ce mouvement de plus en plus vide, l’expose plus que jamais, au contraire, à de futures turbulences qui mettront fin aux chimères d’une organisation qui puise sa seule légitimité dans les officines secrètes françaises, israéliennes et marocaines.
N. D.


