Urgent |

Silence, ils se noient !

Par Anouar Macta – A Safi, au Maroc, l’eau a tout emporté sauf l’indifférence du pouvoir. Des quartiers submergés, des familles livrées à elles-mêmes, aucune aide d’Etat visible, aucun matériel déployé, et plusieurs heures après le drame, toujours rien : ni annonce officielle, ni présence gouvernementale, ni même l’ombre d’un communiqué compassé. Comme si Safi n’existait pas. Comme si ses habitants ne comptaient pas dans ce royaume où l’on gouverne de loin et d’en haut, sans jamais descendre dans la boue.

Ce silence est une méthode. Celle d’une monarchie qui s’arroge des titres religieux, qui se pare de sacralité pour mieux se soustraire au compte à rendre, mais qui disparaît dès que le peuple réclame protection, secours, dignité. Le trône parle de stabilité, mais laisse ses villes se noyer. Il invoque Dieu, mais abandonne les hommes.

Et puis il y a le temps long, celui que la monarchie méprise mais que l’histoire n’oublie jamais. Depuis la normalisation avec Israël, le Maroc a concentré en quatre années ce que d’autres périodes étalaient sur deux décennies : crises sociales, colères sourdes, catastrophes mal gérées, fractures béantes entre le centre et les marges. Les faits sont vérifiables, les dates sont là, têtues. Coïncidence pour les naïfs, conséquence pour les observateurs attentifs.

Les anciens parlaient de signes. Pas au sens mystique, mais politique. Quand un régime perd le lien avec ses périphéries, quand il confond autorité et abandon, quand il sacralise le pouvoir tout en désacralisant la vie des citoyens, alors les catastrophes naturelles deviennent des révélateurs. L’eau ne fait que mettre à nu ce que le béton du discours officiel cherchait à masquer.

Safi, au Maroc, n’a pas seulement été inondée par la pluie. Elle a été submergée par le mépris. Et cela, aucun barrage, aucun slogan, aucun titre religieux usurpé ne pourra éternellement le contenir.

Pas même une hypothétique Coupe arabe de football offerte par les Emirats à leur vassal.

A. M.

8 Commentaires

  1. Mais qu’est-ce qu’on en à à péter !
    Après tout, sauf si les marocoquins considèrent que cette catastrophe naturelle n’est qu’une manifestation divine du genre  » Allah Ghaleb », ils doivent certainement tous connaître le chemin du palais royal de « leur dieu sur terre » pour manifester leur colère. Si la » montagne » ne vient pas à eux, c’est à eux d’aller vers la montagne. Ce sera plus efficace que leurs éternelles jérémiades.
    Et puis finalement , ce n’est que la saison des pluies habituelles dans le royaume enchanté !

    Répondre
  2. La malédiction de DIEU S’ABAT ET S’ACHARNE SUR LES BOUSBIRS TOUT ÇA LA FAUTE AU makhzen azoulay et leur mimi6 et les pauvres marocains doivent payer le prix des erreurs des normalisateurs

    Répondre
    • La comparaison avec l’Algérie est trompeuse. L’Algérie, quelles que soient ses difficultés, **n’a pas opéré de rupture civilisationnelle**. Elle n’a pas renié sa doctrine historique, ni ses constantes politiques et morales, en particulier sur la question palestinienne.

      Le Maroc, lui, a fait un choix lourd de sens : celui d’une réorientation stratégique qui dépasse la simple diplomatie pour toucher au symbolique, au narratif et à l’imaginaire collectif. C’est précisément cette rupture — civilisationnelle autant que politique — qui interroge.

      Dès lors, lorsque des chocs multiples surviennent dans un laps de temps aussi court, la question n’est pas de crier à la fatalité ou à la superstition, mais de se demander si un pays peut rompre brutalement avec ses repères historiques sans en payer, d’une manière ou d’une autre, le prix.

      Il y a quand même de quoi s’interroger.

      Répondre
  3. OUI ! TU AS RAISON MAIS LA DIFFERENCE ENTRE LE BOUSBIRISTANT ET NOUS C’EST QUE LABAS IL Y A ABANDON DES VICTIMES ET « AFFICHAGE » DU MEPRIS ENVERS EUX DE LA PART DES GOUVERNANTS
    CHEZ NOUS C’EST LA VENUE EN « EXPRESS » EN URGENCE DES MINISTRES ET DE LA PRISE EN CHARGE EFFECTIVE ET IMMEDIATE DES VICTIMES.
    IGNORER CELA PROUVE QUE TU ES DE L’AUTRE COTE DE LA « BARRIERE ».

    Répondre
  4. Pour ces victimes, « subir et endurer » en silence est un acte de confirmation de leur sujétion à leur narco-nabab dont il serait « blasphématoire » qu’ils se laissassent pénétrer par le moindre « doute » sur sa localisation…Sa fumiste Majesté peut être aux antipodes, jamais par le cœur il ne s’éloigne de son Trône et de ses sujets. Et ce n’est pas après la victoire footballistique que ses « Lions de l’Atlas » ont arrachée de « haute lutte » contre les Émirats arabe « honnis » en demi-finale que le roi du Kif et du Rif va rentrer…

    Répondre
  5. Désolé , je réserve ma compassion pour les Algériens.
    Je n’ai pas le temps de me préoccuper du sort des Esclaves consentants de la Secte du royaume de morrakoch.
    Qu’ils se débrouille avec leur Gourou Proxénète Mohamed El Alaoui , alias Mohamed 6.

    Répondre

Laisser un commentaire