Les avocats en grève générale du 2 au 9 décembre
L’Union nationale des avocats algériens monte à nouveau au créneau, pour protester contre les conditions de travail en constante dégradation. Elle décide, après plusieurs réunions et une large concertation avec la corporation, de boycotter du 2 au 9 décembre prochain toutes les audiences à travers le pays.
L’Union nationale des avocats algériens monte à nouveau au créneau, pour protester contre les conditions de travail en constante dégradation. Elle décide, après plusieurs réunions et une large concertation avec la corporation, de boycotter du 2 au 9 décembre prochain toutes les audiences à travers le pays.
Les avocats vont également boycotter l’ouverture de l’année judiciaire. C’est dire à quel point ils en ont marre de cette situation de la justice «qui rend presque impossible leur mission de défendre les justiciables», nous confie un avocat inscrit au barreau d’Alger. L’adhésion à ce mouvement de protestation semble «massive». D’Oran à Constantine en passant par Annaba, les avocats se montrent «très sensibles» à leurs revendications et surtout «mécontents» de leur situation et statut actuels. Les avocats disent être dépourvus de toutes leurs armes de défense. «Les audiences se font en un temps éclair pour ne pas dire que les procès sont bâclés, liquidés sans que les conditions nécessaires pour garantir un jugement juste et équitable soient assurées», fulmine un autre avocat pour lequel «le système judiciaire a touché le fond et personne ne cherche à remonter». Les avocats veulent en découdre avec ce système et défendre le droit à la défense qui garantit la justice pour tous. Va-t-on assister à une large mobilisation comme cela a été le cas en 2011 ? Les avocats réussiront-ils à se faire entendre ? Difficile d’y répondre. Mais l’ambiance, aujourd’hui au barreau d’Alger, en dit long sur la colère des avocats qui estiment que le climat actuel dans les tribunaux est «étouffant». Les avocats réclament le retrait du projet de loi régissant leur profession car ils estiment qu’il piétine le droit à la défense en conférant «tous les pouvoirs aux juges». Ce projet de loi qualifié de «liberticide» est maintenu par le ministère 13 mois après les actions de protestation des avocats.
Sonia B.