Une ONG occidentale forme des jeunes Algériens à la subversion sous une couverture culturelle

Une ONG, financée par des fonds européens, multiplie les «projets» destinés aux pays africains, dont l’Algérie, afin de préparer de nouvelles cohortes de jeunes à la subversion. Du nom d’Arterial Network, basée en Afrique du Sud, cette ONG vient de lancer sa campagne en Algérie à travers une formation de trois jours qui entre dans le cadre de son projet «Artwatch Africa». Les ateliers de formation, ouverts aux jeunes, se tiendront du 20 au 22 novembre à Alger, sous le thème : «Les droits de l’Homme, les droits artistiques et culturels». Fortement active en Afrique centrale et de l’Ouest, Arterial Network, soutenue par l’Union européenne, Swedish Foundation for Human Rights (SFHR), Swedish Post Code Lottery, HIVOS, Mimeta, Swedish Institute, Goethe Institute et DOEN Fondation, a pour objectif déclaré de «promouvoir et de défendre la liberté d’expression créative et artistique en Afrique». Se distinguant par son nouveau concept porté sur l’art et la culture, «Artwatch Africa» tente d’attirer le nombre le plus important de jeunes pour bien les former et les préparer à faire face aux mutations régionales. Comme toutes les autres ONG occidentales, Arterial Network met en avant des objectifs tels que développer l’art et la culture des pays africains et permettre aux jeunes artistes d’être des leaders dans leurs pays et d’avoir de l’influence pour défendre leur culture, tout en s’ouvrant sur le reste du monde. Dans l’appel à candidature lancé pour son projet en Algérie, cette ONG insiste sur le fait que «c’est une opportunité pour tous les acteurs culturels et artistiques ainsi que les organisations de droits de l’Homme d’échanger leurs expériences et mieux comprendre ce que l’on entend par droits artistiques, droits culturels et droits de l’Homme et leur lien pour mieux cerner les problèmes auxquels fait face le secteur culturel en Afrique». Un atelier a déjà été organisé les 11 et 12 octobre dernier à Oran sur le management des projets culturels et l’analyse de la politique culturelle de l’Algérie. Onze acteurs actifs de la vie culturelle à l’ouest du pays ont été pris en charge lors de cet atelier sous l’encadrement du Malien Adama Traoré, expert en management culturel. Leur formation se poursuivra probablement ailleurs dans d’autres pays. Un débat a été organisé sur l’avenir du projet relatif à la politique culturelle en Algérie, esquissé dans un atelier semblable en 2011 et qui n’a visiblement pas connu l’écho et la suite espérés par les managers relevant de cette ONG. Arterial Network est prête à accompagner tout projet culturel qui vise à forger l’opinion et à encourager la liberté d’expression à travers le théâtre, le chant, la chorégraphie, les bandes dessinées et bien d’autres arts. Comme souligné dans ses objectifs, cette ONG vise par son action à construire et développer des réseaux nationaux, régionaux et continentaux efficaces et durables pour faire du lobbying au sein de leurs pays, dans la région et au niveau du continent. Elle œuvre également à recueillir et diffuser des informations, des données et documents pertinents relatifs à la société civile et aux organisations de la culture dans les pays et régions d'Afrique. Les bénéficiaires des subventions sont principalement des organisations, privées ou publiques, et exceptionnellement des personnes physiques, choisies par la Commission européenne pour leur capacité à mettre en œuvre les projets visés. Comme Friedrich Hebert, NDI, Otpor (Canvas), Freedom House et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), Arterial Network est aux aguets, guettant ainsi le moindre mouvement qu’elle puisse capitaliser pour susciter le changement voulu, comme l'ont fait d'autres ONG en 2011 en Tunisie et en Egypte…
Rafik Meddour