Multiplication des actes de violence dans les stades : le fiasco de la campagne de Hamid Grine

La vaste campagne de sensibilisation et de lutte contre la violence, lancée en grande pompe novembre dernier par le ministre de la Communication, Hamid Grine, s’est avérée un véritable fiasco. Cette campagne, placée sous l’intitulé «Agissons sans violence» et dans laquelle on a fait participer des acteurs et des figures du football national, n’a finalement pas ramené le calme et la paix souhaités dans nos stades de football. Au contraire. Les terrains de jeu se transforment en de véritables arènes où s’affrontent des supporters déchaînés. La preuve est qu’hier encore de graves incidents ont marqué le match opposant le Mouloudia d’Alger (MCA) à l’ES Sétif pour le compte de la 23e journée du championnat national de football. Ce n’est pas le premier incident de ce genre, et ce ne sera malheureusement pas le dernier tant qu'on ne s’attaquera pas aux vecteurs de cette violence. Et ce ne sont assurément pas un spot publicitaire et quelques messages lancés à travers quelques médias publics qui résoudront ce fléau de société qui mérite d’être étudié, analysé et décortiqué par de vrais spécialistes. S’il est de la responsabilité d’un ministre de la Communication d’œuvrer à l’amélioration substantielle de la communication officielle, quasi absente ou en retard d’une guerre dans une ère de plus en plus marquée par les nouvelles technologies de l’information et la communication, il n’est assurément pas de son rôle, et encore moins de ses compétences, d’élaborer des stratégies de lutte contre des phénomènes et des problèmes de société qui nécessitent une maîtrise et des connaissances spécifiques. Ce manque de maîtrise explique ainsi la légèreté par laquelle on traite, aujourd’hui, ce fléau qui a pris de l’ampleur au fil des années. Le manque de compréhension de ce phénomène peut, en effet, justifier l’inefficacité totale de cette campagne qui a coûté beaucoup d’argent à l’Etat. «Il faut que les journalistes sachent que leurs gestes ne sont ni gratuits ni anodins. Chaque mot d'un journaliste et chaque image d'un cameraman ou d'un photographe ont leur impact et leur importance sur la société algérienne. Ils doivent ainsi faire preuve de modération, de rationalité et, surtout, de pacifisme dans les mots et dans les images», a-t-il déclaré en bon moralisateur. Et finalement, c’est son «geste» contre la violence qui s’est avéré vain. Sa campagne de sensibilisation n’a servi à rien, sinon à faire travailler quelques boîtes de communications qui ont eu la charge de réaliser les affiches et les spots publicitaires. Cette campagne de sensibilisation continue toujours. La violence dans les stades aussi.
Rafik Meddour
 

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