Démission collective des militants du RCD à Aghribs
Cinquante-six militants du RCD, issus de la coordination d’Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, viennent de signer leur démission des structures du parti, en dénonçant «l’état de déliquescence dans lequel se débat le parti, réduit aujourd’hui, selon eux, à un club d’amis, voire à un registre de commerce au profit d’un seul homme». Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, accompagnée de la liste des démissionnaires, avec leurs signatures, les militants justifient leur décision par «les graves incidents» qui se sont déroulés au niveau de leur parti et notamment au niveau de leur localité, allusion au litige qui a, pendant plusieurs semaines, mis aux prises la base militante issue de cette commune avec des cadres dirigeants du parti et d’autres militants de la région. A l’origine du conflit, le projet d’installation d’un centre d’enfouissement technique (CET) sur le territoire de cette commune, défendu par une partie des villageois, à leur tête l’ex-leader du parti, enfant de la région, et auquel l’autre partie, conduite par l’ancien député Arezki Aider, s’est fermement opposée, arguant des risques sur la santé publique. Le conflit s’est exacerbé avec la multiplication des rassemblements sur le site même qui, à un moment, ont failli dégénérer. Les signataires accusent la direction de leur parti de s’aligner «systématiquement» du côté de l’administration «au détriment de la population qui, elle, rejetait dans sa majorité le projet d’implantation du CET», lit-on encore dans la lettre de démission. Les démissionnaires évoquent aussi d’autres motifs liés à la gestion organique de leur parti : «Les dysfonctionnements internes, marqués par des purges arbitraires successives, ayant fini par vider le parti de ses compétences et privilégiant la promotion de la médiocrité ; la violation récurrente des textes régissant le fonctionnement du parti (lors de l’assemblée générale élective) ; le mépris envers les militants sincères et la promotion des étrangers (qui ont déjà trahi le Rassemblement) à des postes de responsabilité locale et régionale». Et de conclure : «Devant le mépris et l’autisme de cette direction et l’absence de toute autorité d’arbitrage fiable, nous avons pris la décision de démissionner de toutes les structures du parti, tout en réitérant notre engagement, solennel et réfléchi, pour sauvegarder notre combat pour la démocratie, pour lequel tant de militants se sont sacrifiés, et en inscrivant notre action dans une perspective de mobilisation visant à rassembler toutes les énergies que recèle le camp démocratique.» Ces militants démissionnaires du RCD ne disent pas, pour le moment, s’ils comptent poursuivre leur activité politique dans les rangs d’un autre parti ou s’ils comptent en créer un.
Karim B.