Climat : les indicateurs-clés atteignent des niveaux record
Triste record pour l’année qui a été marquée par la COP21. D’après un rapport international de référence publié ce mardi, les températures, la montée des eaux et les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux record en 2015, faisant de cette année la pire de l’histoire moderne pour une série d’indicateurs-clés. Recul des glaces, sécheresse, inondations… c’est un sombre portrait de la Terre que donne le rapport annuel sur l’état du climat («State of the Climate»), un document composé de 300 pages auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier.
«Plusieurs marqueurs, comme les températures au-dessus des terres et à la surface des océans, le niveau de la montée des mers et les émissions de gaz à effet de serre, ont battu des records établis juste l’année précédente », soulignent ces scientifiques. «La plupart des indicateurs du changement climatique ont continué à montrer une tendance au réchauffement de la planète», poursuivent-ils.
Une évolution qui devrait se confirmer cette année, puisque les six premiers mois de 2016 ont été de loin les plus chauds sur le globe, selon des données récentes des climatologues de la Nasa. Le phénomène météorologique El Niño, particulièrement vigoureux en 2015, «a exacerbé» la tendance au réchauffement l’an dernier, ajoutent les experts. «Sous l’effet combiné d’El Niño et d’une tendance à long terme au réchauffement, la Terre a enregistré des records de chaleur pour la seconde année consécutive. »
Les concentrations de trois des principaux gaz à effet de serre, dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote, «ont atteint de nouveaux sommets en 2015», indique le rapport, qui s’appuie sur des dizaines de milliers de relevés tirés de nombreuses bases de données indépendantes. À Hawaï, sur le volcan de Mauna Loa, la concentration de dioxyde de carbone a été, en moyenne annuelle, «la plus forte augmentation depuis le début des relevés il y a 58 ans», ce qui l’a poussée à franchir pour la première fois la barre symbolique des 400 parties par million (ppm), à 400,8 ppm. Sur l’ensemble de la planète, le CO2 a frôlé cette limite en 2015, atteignant 399,4 ppm, soit une hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014. Le niveau des eaux a atteint son plus haut point, avec quelque 70 millimètres de plus que la moyenne enregistrée en 1993.
Le niveau des eaux monte graduellement autour de la Terre, avec une poussée d’environ 3,3 millimètres par an, selon le rapport, mais la hausse est plus rapide en certains points du Pacifique et de l’océan Indien. Et elle risque d’accélérer dans les prochaines décennies, à mesure que les glaciers et les calottes glaciaires fondront, menaçant la vie de millions d’habitants sur les côtes. L’année 2015 a aussi été marquée par une saison des pluies plus abondante que la moyenne qui a provoqué de graves inondations. Des sécheresses sévères ont également frappé, affectant des superficies presque deux fois plus importantes en 2015 que l’année précédente (14 %, contre 8 % en 2014).
R. I.
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