Logement : cri de détresse des souscripteurs de l’AADL de Ouargla
La population de Ouargla, l’une des grandes villes du Sud, souffre d’une «grave crise» de logement. Dans un courriel adressé à Algeriepatriotique, un groupe de citoyens souscripteurs au logement AADL tente d’attirer l’attention des hauts responsables du pays sur cette crise de logement qui va en s’aggravant à cause du gel de plusieurs projets de construction de logements sous différentes formules existantes. Selon ces citoyens, Ouargla, dont la population ne cesse de croître, fait face à deux gros problèmes. Le premier est la décision «inexpliquée» de geler tous les projets d’habitat non lancés. Le deuxième est l’absence de la moindre alternative pour la population locale. La rareté de sociétés de réalisation de logements fait qu’aucun promoteur n’est intéressé d’investir dans cette wilaya pétrolière.
L’un des symptômes de cette crise est l’augmentation vertigineuse du prix du logement, vente et location, et de celui des lots de terrain. Ainsi, un F2, affirme ce groupe de citoyens, est cédé pour location à 20 000 DA par mois, presque ce qui est pratiqué à Alger. Les terrains, quant à eux, sont hors de portée, puisqu’ils se négocient en dizaines de millions de dinars. La vente des appartements n’est pas moins chère, puisque le prix d’un F3 dépasse parfois le milliard de dinars. La couche moyenne est la première victime de cette flambée des prix du logement. Le pire est que même la formule AADL, à laquelle ont souscrit de nombreux salariés, est renvoyée aux calendes grecques, puisque les projets lancés accusent un retard énorme.
Et le gel décidé par le gouvernement des projets non lancés en raison de la situation financière du pays brise le rêve de nombreux citoyens. Les souscripteurs au programme de l’AADL, dont le nombre avoisine 3 000, répartis entre Ouargla et Touggourt, craignent ainsi que les espoirs fondés sur ce programme pour avoir un toit décent s’effilochent sous le poids de la crise financière qui secoue le pays. Dans leur courriel, ils affirment en effet avoir versé la première tranche pour l’acquisition de ces logements AADL. Mais les projets avancent en titubant et risquent selon eux de s’arrêter à tout moment. Pis encore, le projet AADL de Ouargla est gelé. Ces citoyens soulignent qu’avec leurs salaires tout juste moyens, ils ne pourraient payer le loyer qui ne cesse de grimper dans cette ville pétrolière. Ce cri de détresse contredit les assurances du ministre de l’Habitat sur le maintien du programme du logement malgré la crise.
Sonia Baker
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