Les chiffres inquiétants du terrorisme : Daech augmente son impact dans le monde
Le rapport de Global Terrorism Index 2016 (GTI) attire l’attention sur le fait que Daech et Boko Haram se sont répandus dans d’autres pays que l’Irak et le Nigeria, augmentant l’impact du terrorisme dans le reste du monde et contribuant à une détérioration de 6% du score global du GTI de cette année». Daech a néanmoins dépassé Boko Haram en tant que groupe terroriste le plus meurtrier en 2015, avec des attaques perpétrées dans 252 villes différentes ayant donné lieu à 6 141 décès. Dans le même sillage, le rapport annuel élaboré par l’Institute for Economics and Peace (IEP) et qui s’appuie sur la base de données du terrorisme mondial du National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism (Start), ajoute que Daech et ses filiales ont plus que doublé le nombre de pays dans lesquels ils sont actifs, bondissant de 13 en 2014 à 28 pays en 2015, y compris de nombreux pays d’Europe. Cela a découlé sur un nombre record de pays enregistrant leurs niveaux de terrorisme les plus élevés en une année au cours des seize dernières années.
C’est ainsi que l’expansion de Boko Haram dans les pays voisins tels que le Niger, le Cameroun et le Tchad a fait augmenter de 157% le nombre de décès attribuables au terrorisme dans ces trois pays. En conséquence, le Cameroun et le Niger ont atteint respectivement la 13e et la 16e place du GTI. Le rapport de l’IEP précise qu’à l’échelle internationale, le nombre de pays enregistrant leur nombre de décès le plus élevé en 2015 a augmenté pour passer à 23, soit six de plus que le pic précédent de 17 pays. Les pays affichant des détériorations très significatives de leur score GTI incluent la France, la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Koweït et la Tunisie.
Steve Killelea, président exécutif de l’IEP, a déclaré : «Le rapport GTI de cette année met en relief les dynamiques les plus complexes des seize dernières années en matière de terrorisme mondial. Même si, d’un côté, la réduction des décès est positive, la poursuite de l’intensification du terrorisme dans certains pays et sa propagation à de nouveaux territoires donne lieu à de vives inquiétudes, et souligne la nature fluide de l’activité terroriste moderne. Les attaques perpétrées au cœur des démocraties occidentales révèlent la nécessité de réponses rapides et adaptées à l’évolution de ces organisations.»
L’impact économique mondial du terrorisme reste aussi très lourd. D’après le rapport de l’IEP, il a atteint 89,6 milliards de dollars en 2015. L’Irak, mentionne-t-on, a fait l’objet de l’impact économique attribuable au terrorisme le plus important, totalisant 17% de son PIB en 2015. Les quatre autres pays affichant l’impact total attribuable au terrorisme le plus élevé sont l’Afghanistan, le Nigeria, le Pakistan et la Syrie. Ces cinq pays ont enregistré 72% du total des décès attribuables au terrorisme en 2015. Les quatre groupes terroristes les plus meurtriers (Etat islamique, Boko Haram, les talibans et Al-Qaïda) opèrent dans ces pays et sont responsables de 74% du total des décès attribuables au terrorisme.
Khider Cherif
Comment (11)