Par Sadek Sahraoui – Le commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, est rentré jeudi à Benghazi après deux semaines de soins médicaux en France.
L’homme fort de l’Est libyen, âgé de 75 ans, a été accueilli en grandes pompes. La télévision libyenne a diffusé des images de l’ancien général de l’armée de Mouammar Kadhafi descendant d’un avion en provenance du Caire où il avait assisté à une réunion «secrète». «Je veux vous rassurer sur le fait que je suis en bonne santé», a dit peu après Khalifa Haftar aux commandants de l’ANL et aux chefs de tribus venus l’accueillir, lors d’une déclaration retransmise à la télévision. «Je devrais m’adresser à vous debout mais je dois rester assis», a-t-il ajouté.
L’hospitalisation du maréchal Haftar à Paris pour des raisons gardées secrètes a alimenté les spéculations et les rumeurs sur son état de santé. «Je ne vais pas répondre à ceux qui ont répandu des rumeurs sur ma santé et vous n’en êtes pas responsables. Mais il y en a qui devront y répondre de manière appropriée», a-t-il déclaré.
Khalifa Haftar faisait, là, certainement allusion à son ancien chef de cabinet et quelques personnalités de son entourage qui l’ont présenté comme inapte à commander l’ANL et qui ont laissé entendre que la guerre de succession avait commencé à Benghazi. Une version que les médias français ont largement répandue. Voulait-on lui faire un coup d’Etat ? C’est ce qu’il semble suggérer. Et il a menacé de sévir.
A rappeler que Khalifa Haftar est considéré par ses alliés – la Russie, l’Egypte, les Emirats arabes unis et la France – comme un élément clé de la stabilisation de la Libye après sept années de chaos depuis le renversement par Paris et Londres de Mouammar Kadhafi en 2011.
S. S.