Africa Eco Race défie l’ONU et se met au service de l’occupation marocaine
Par Sadek Sahraoui – Le Maroc et la France ont-ils soudoyé les directions de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et de la Fédération internationale de motocycle (FIM) ? La question se pose, car les responsables de ces deux organisations ont accepté de soutenir l’édition 2017 du rallye automobile Africa Eco Race qui prévoit de traverser une grande portion du territoire du Sahara Occidental occupé illégalement par le Maroc depuis 1975. Du point de vue du droit, il s’agit là d’une violation pure et simple des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
En donnant leur «bénédiction» aux organisateurs de ce rallye créé en 2009 à la suite de l’arrêt du Paris-Dakar, la FIA et la FIM légitiment en quelque sorte la colonisation du Sahara Occidental par le Maroc. Le soutien des responsables de ces deux fédérations internationales est d’autant plus condamnable que personne n’a cherché en parallèle à demander l’avis du Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui. La FIM et la FIA ne sont pas les seules à mettre au box des accusés.
Les organisateurs de l’Africa Eco Race 2017 annoncent fièrement aussi sur leur site internet que la Mauritanie et le Sénégal ont donné leur feu vert à cette course de la honte, dont le point d’arrivée est Dakar. Si le soutien du Sénégal n’étonne pas du tout, dans la mesure où il est connu pour être un fervent adepte de la colonisation du Sahara Occidental, la présence de la Mauritanie dans cette basse machination est par contre assez curieuse.
Habituellement, Nouakchott reste sagement cantonnée dans sa neutralité positive lorsqu’il s’agit du Sahara Occidental. On est même tenté de dire que la balance penche plus souvent du côté sahraoui que marocain. Inutile de dire bien évidemment que ce rallye qui doit commencer le 31 décembre prochain depuis Marseille est massivement soutenu par la France, premier pays européen responsable des malheurs du peuple sahraoui.
Il est à parier que l’idée même d’organiser un tel événement sportif émane des lobbies français favorables au Maroc qui ont leurs relais jusqu’à l’Elysée. Des lobbies que doit soutenir très certainement Emmanuel Macron. Le successeur de François Hollande n’a-t-il pas martelé dans un entretien accordé récemment à la presse algérienne qu’il n’allait pas changer d’un poil la politique de la France à l’égard du Sahara Occidental ? Plus inamical que cela, il n’y a pas.
S. S.
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